L'évolution de la politique tarifaire de France Télécom est sans surprise. Obligé de modifier ses prix pour mieux préparer l'arrivée de la concurrence, l'opérateur historique a entamé, voilà bientôt trois ans, un réaménagement de ses tarifs qui devrait se poursuivre jusqu'en l'an 2000 sur la même tendance : abonnements orientés à la hausse, communications locales plus ou moins stables, communications nationales et internationales en baisse. Passé cette année de 45 francs à 52 francs toutes taxes comprises, l'abonnement mensuel pour les particuliers devrait se stabiliser entre 60 francs et 70 francs avant l'an 2000. Outre les variations de prix, le consommateur devrait assister, dans les prochaines années, à une multiplication des offres tarifaires. Afin d'inciter les utilisateurs à rester plus longtemps au téléphone, France Télécom diversifie ses tarifs en proposant de nouveaux couples « abonnement-prix de la communication ». Moyennant un supplément au prix de son abonnement, un consommateur peut bénéficier de réductions sur un nombre limité de numéros (offre Primaliste) ou sur l'ensemble de ses appels dépassant une certaine durée (offre Temporalis). Pour certains clients, France Télécom pourrait même, à l'avenir, développer des offres au « forfait » incluant le prix de l'abonnement et un certain volume de communications. Les premiers bénéficiaires de la libéralisation du marché seront bien les « gros consommateurs ». Au-delà des arguments purement financiers, France Télécom devrait aussi mettre l'accent sur les services. Facturation détaillée, inscription sur la liste rouge, signal ou transfert d'appel, fourniture d'une carte de téléphone personnelle, autant de services payants jusqu'à présent pourraient, d'ici à l'an 2000, faire partie des services de base offerts avec l'abonnement. Pour cela, l'opérateur devra toutefois revoir une bonne partie de son système informatique. Mais il a tout à y gagner puisque la généralisation du signal d'appel permettra à tous les appels d'aboutir. Pour éviter que l'évolution des tarifs ne pénalise trop les plus faibles revenus, France Télécom maintiendra toutefois un abonnement de base dit de « petite consommation ». Le prix de cet abonnement commence aujourd'hui à 28 francs et augmente progressivement jusqu'à 52 francs en fonction du nombre d'appels effectués. Selon les prévisions des experts travaillant pour le ministère des télécommunications, le développement de la concurrence et la baisse progressive du prix des communications longue distance devraient permettre de réduire de l'ordre de 25 % la facture moyenne des abonnés. D'autant que les communications longue distance représentent aujourd'hui environ 70 % de la « facture moyenne » d'un particulier. D. B.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:06

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