Le sacre du diesel

Globalement, la consommation pétrolière a augmenté en France l'an passé. Cette hausse est relativement faible puisque, selon les tout premiers chiffres, que vient de publier le Comité professionnel du pétrole, elle ne dépasserait guère 2 %. Mais le marché intérieur aurait été essentiellement tiré par les ventes de fioul et de produits destinés à la pétrochimie, la consommation des différents carburants se révélant plus contrastée. Ainsi le gazole a continué d'accroître ses parts de marché avec des ventes qui ont atteint 23 millions de tonnes en 1995, soit une hausse de 5,8 % par rapport à 1994. Le parc de diesel a poursuivi sa progression, tant auprès des particuliers qu'en ce qui concerne les véhicules utilitaires. De 33 % en 1990, le taux de diesélisation du parc de voitures particulières est ainsi passé à 47,6 % en 1994, le plus fort taux en Europe, très loin devant l'Allemagne ou la Grande-Bretagne. Cependant les transports routiers prennent également une part significative au succès du gazole. Celui-ci s'est cependant ralenti, notamment depuis 1992, après les envolées enregistrées en 1988 et 1989 où le taux de croissance des ventes dépassait 10 % année après année. Avec 59 % du marché des carburants, le gazole se taille la part du lion sur le marché global des carburants, au grand dam des compagnies pétrolières qui n'arrivent plus à faire face à une demande jugée « déséquilibrée ». En effet la consommation de carburant plombé à poursuivi sa chute l'an passé (- 11 %) pour ne plus atteindre que 7,93 millions de tonnes. Les ventes de carburant sans plomb, de leur côté, ont progressé de 5 % et dépassent désormais très légèrement celles de carburant plombé. Au total, le déclin de ces deux carburants, amorcé en 1989, s'est accentué en 1994 pour atteindre près de - 4 % l'an dernier. La mollesse de la consommation des ménages n'est sans doute pas étrangère au tassement des ventes de carburant en France. Car les automobilistes risquent de devenir de plus en plus sensibles à la facture carburant au fur et à mesure que les ponctions fiscales opérées à la pompe à essence s'alourdissent. En dépit des efforts réalisés par nos voisins européens pour la rattraper dans ce domaine, la France conserve en effet le titre de champion d'Europe pour les taxes sur les carburants, gazole excepté. Ainsi alors que, hors taxes, le prix des carburants est inférieur, en France, de 20 centimes à la moyenne européenne, cet avantage est plus que gommé par la fiscalité, qui atteint 4,87 francs par litre pour le super plombé dans l'Hexagone, contre 4,72 F/l en Allemagne, 4,40 F/l en Italie et 3,76 F/l en Grande-Bretagne. La hausse de 16 centimes par litre, tous carburants confondus, qui interviendra lundi prochain va encore creuser l'écart. E. R.
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