Des larmes

Comme s'il en pleuvait. Des larmes de joie à la une de Ouest-France, pour cette jeune fille qui se prend la tête dans ses mains. Elle vient d'obtenir son baccalauréat ! Des larmes, tout court, pour la fermeture précipitée des usines Moulinex d'Argentan et de Mamers. Comment empêcher une entreprise de licencier ? Caroline Monnot, dans le Monde, explique dans la première phrase de son article que « le gel des plans sociaux n'est pas possible, mais [que] le gouverne- ment ne facilitera pas la tâche des entreprises qui suppriment des emplois ». Faut-il donc remettre le mouchoir dans la poche ? Verser des larmes de crocodile ? Ou pleurer encore plus fort devant cette société française qui attend trop de l'Etat sans vouloir le laisser réformer ? Les entreprises sont donc prévenues. L'Etat ne laissera pas faire. De la volonté politique, que diable ! Même si Béchir Ben Yahmed, dans Jeune Afrique, sacralise le gouvernement Jospin, il reconnaît que « quelles que soient les personnalités de Dominique Strauss-Kahn et de Martine Aubry, leur boulimie de travail, ils seront incapables de faire passer leur volonté ». A des milliers de kilomètres de notre « Hexagone nombriliste », pour reprendre le mot subtil du géographe Yves Lacoste, le Mexique est entré, lui aussi, dans l'ère de la cohabitation. Ici, encore des larmes de vaincus. Pour le Parti révolutionnaire institutionnel... Et puis, les larmes du vainqueur, celles des dirigeants du Parti de la révolution démocratique. Son chef, Cuauhtemoc Cardenas, a l'oeil mouillé porépondre aux vivats de la foule à Mexico qui vient de l'élire gouverneur du district. Dans le Figaro, Irène Jarry vient au secours de notre manque total de culture aztèque. Le nouvel homme fort du Mexique « porte le prénom du dernier empereur aztèque ». Empereur (presque) nu, Lionel Jospin est à la une de l'Evénement du jeudi dans le plus simple appareil. En guise de « cache-sexe », une simple pancarte, avec un seul mot : « Audit ». C'est pour le 21 juillet. La France se couchera moins bête, ce soir-là, en connaissant l'état de ses finances publiques. Des grincements de dents en perspective pour Edouard Balladur et Alain Juppé. De la sueur et des larmes (promises) pour Dominique Strauss-Kahn.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.