L'exception italienne

Dans le débat sur le risque d'une contradiction entre la nécessité de relancer des économies en ralentissement et la volonté de ramener les déficits publics dans l'épure du traité de Maastricht, l'Italie occupe une position particulière. La péninsule est le seul pays européen qui soit parvenu l'an dernier à réduire de près de 2 points de PIB son déficit public, tout en enregistrant une nette accélération de sa croissance, terminant 1995 sur un rythme annuel supérieur à 3 %. Certes, l'Italie demeure loin du but, avec un déficit de 130.000 milliards de lires (410 milliards de francs environ) l'an dernier, soit 7,4 % de son PIB. Mais ce résultat traduit un effort de rigueur « sans précédent », aux dires du président du Conseil, Lamberto Dini, car l'excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette publique) aura atteint 65.500 milliards de lires (3,7 % du PIB), un record au sein des pays industrialisés. Selon un principe bien établi depuis 1992, et qui caractérise aussi la loi de finances 1996, l'effort budgétaire est réparti peu ou prou pour moitié entre alourdissement de la fiscalité et réduction des dépenses, sans oublier la réforme - acquise l'an dernier - du système des retraites et la poursuite des privatisations. Mais la dépréciation d'un tiers de la valeur de la lire face aux principales devises européennes depuis 1992 n'est peut-être pas totalement étrangère à cette combinaison vertueuse de « moins de déficit, plus de croissance ». BORIS DURANDE
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