En établissant les valorisations respectives d'Aerospatiale et de Dassault, les pouvoirs publics sont tombés sur un gros et difficile morceau : Airbus. Le consortium aéronautique européen, dont Aerospatiale détient 37,9 %, est constitué en GIE (groupement d'intérêt économique) sans bilan ni compte de résultat. Difficile donc d'en évaluer le prix. Même si British Aerospace (qui en possède 20 %, aux côtés également de Daimler-Benz-Aerospace Dasa, 37,9 %, et de l'espagnol Casa, 4,2 %) a récemment estimé sa participation à 8 milliards de francs. La prochaine transformation du GIE Airbus en une véritable société, réclamée particulièrement par les Allemands et les Britanniques et que les Français ont fini par accepter, devrait permettre d'y voir plus clair. Le rapport sur ce projet de la commission ad hoc dirigée par Edzard Reuter, le président du conseil de surveillance d'Airbus et ex-PDG de Daimler-Benz, devait être rendu courant juin. Ses conclusions devraient être examinées dans les prochains jours par les dirigeants d'Aerospatiale, de Dasa, de BAe et de Casa et, particulièrement, selon les indications fournies par Jean Pierson, l'administrateur gérant du GIE, le 8 juillet lors d'un conseil de direction d'Airbus (« La Tribune » du 10 juin). Côté français, on estime qu'entre le statu quo et la transformation radicale en une véritable entreprise, avec ses bureaux d'études - mais Aerospatiale veut garder la plupart des siens -, son usine d'assemblage, voire ses lourdes usines de fabrication d'aérostructures - Dasa qui en compte beaucoup y tient -, les partenaires pourraient opter pour une formule intermédiaire et progressive. La solution retenue devra de toute façon être intégrée dans la constitution et les évaluations finales nécessaires à la fusion d'Aerospatiale-Dassault dans les mois prochains. O. P.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:04

Partager :