Consommation : décembre porte l'empreinte des grèves

Grâce à la bonne tenue relative des hypermarchés, les ventes du grand commerce (hypermarchés, grands magasins, magasins populaires) n'ont subi en décembre « qu'un » recul de 4,1 % (en volume) par rapport à décembre 1994. Si l'on retient l'indicateur plus pertinent, corrigé des jours ouvrables, le recul revient d'ailleurs à 2,9 %, selon les données publiées hier par le Centre d'observation économique de la chambre de commerce de Paris. Il n'en reste pas moins que la consommation de l'ensemble des Français reste dans de basses eaux. Même si, en province, les grèves dans les transports ont eu des conséquences plus limitées. Comment expliquer ces résultats d'ensemble moins calamiteux que prévu ? Les grands magasins, concentrés à Paris, ont connu un mois de décembre noir, avec une chute de 12,7 % de leurs ventes par rapport au même mois de 1994. Ce, malgré un rebond en fin de mois, une fois les transports en commun rétablis. Novembre n'avait pas été beaucoup plus réjouissant, se soldant par une perte des ventes de 7,7 %. Ce sont, logiquement, ces magasins, situés en majeure partie à Paris, qui ont le plus pâti des conflits. Hypermarchés : hausse des ventes de 0,2 % Mais les hypermarchés ont su limiter la casse. Leurs ventes s'inscrivent en hausse de 0,2 % par rapport à décembre 1994. En comparaison avec novembre 1995, la hausse est de 0,8 %. Ce résultat moins défavorable évite l'effondrement de l'ensemble des ventes de détail en décembre, mais les pessimistes pourront dire que le transfert vers les hypermarchés aurait pu être plus important, dopant vraiment leurs ventes en fin d'année, ce qui n'a pas été le cas. Sur l'ensemble de l'année 1995, le Centre d'observation économique constate une stabilité du volume des ventes du grand commerce par rapport à 1994. Cette donnée augure mal des chiffres de la consommation de l'ensemble des produits manufacturés, qui seront publiés par l'Insee dans une dizaine de jours. L'année 1995 a été probablement « plate » pour les achats de biens manufacturés, qui contribuent à la demande industrielle. La faiblesse des ventes d'automobiles a contribué à cette atonie. Quant à la consommation de services (de la restauration aux transports en passant par les loisirs), elle est beaucoup plus difficile à appréhender. Il est probable qu'elle a enregistré un mois de décembre pas beaucoup plus réjouissant. Rappelons que les achats de services représentent plus de 60 % de la consommation des ménages. La contribution des services au PIB est au moins équivalente. La première évaluation de ces achats ne sera connue que fin février, lorsque l'Insee publiera les comptes nationaux pour le dernier trimestre 1995. L'Institut de la statistique annoncera probablement une baisse du PIB par rapport au trimestre précédent. I. B.
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