Marché auto : le recul touche sur tout Renault et PSA

A la triste année 1994 a succédé une très mauvaise année 1995 : le marché automobile français des voitures particulières a en effet subi un recul de 2,1% en données brutes, avec 1.930.913 immatriculations. Les statistiques 1995 du CCFA sont certes à nuancer. A jours ouvrables comparables, le recul sur l'année n'a en effet été que de 1,3 %. La tendance baissière n'en reste pas moins préoccupante sur un marché qui s'était habitué trop vite, avec l'embellie du début de la décennie (le record de 2,3 millions de véhicules particuliers vendus en France a été atteint en 1990), à considérer le seuil des 2 millions comme un objectif minimum. « Nous devons désormais nous habituer à le considérer plutôt comme un plafond pour les années qui viennent », dit-on au CCFA La dépression affecte surtout les marques françaises : elles continuent de dominer le marché mais reculent de 1,8 point avec une pénétration de 59,4 %, alors que les étrangères progressent de 2,4 %. Dans les véhicules particuliers, Renault est restée la première marque française (29,2 % du marché) grâce au bon comportement des Clio et Twingo, mais la marque est en retrait de 4,9 %. En deuxième position, Peugeot a reculé de 7,5 % par rapport à 1994, alors que Citroën, au troisième rang, réalisait une performance meilleure que la moyenne avec un recul de seulement 1,4% - ZX, Xantia et AX défendant très honorablement leurs positions. En terme de groupe, PSA Peugeot-Citroën reste le numéro un français avec 30,2 % du marché (31,1 % en 1994), un rang occupé par Renault en 1993. Chez les importateurs, les groupes VAG (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda) et General Motors Europe (Opel, Saab) ont progressé alors que Volvo, Ford Europe, Fiat, BMW-Rover et Mercedes ont cédé du terrain. 1,95 million de ventes prévu pour 1996 Tous ces constructeurs, notamment dans les gammes basses et moyennes, ont accompagné les aides gouvernementales inaugurées par la prime Balladur qui a permis de « sauver » le marché en 1994 et s'est prolongée jusqu'à la fin du premier semestre de cette année. Ils ont procédé de même avec la prime instaurée par Alain Juppé à compter du 1er octobre 1995. Mais le seuil psychologique des deux millions d'unités est resté inaccessible. Depuis la dégringolade brutale de 1993 (1,72 million d'unités), le marché ne quitte plus les basses eaux : au 1,97 million de véhicules en 1994 succède le mauvais chiffre de l'année qui vient de s'achever. La mauvaise performance de l'an dernier marque une rechute après le début de reprise observé en 1994 (+ 14,6 % sur 1993) dû à la prime Balladur pour inciter à l'achat de voitures neuves contre la mise à la casse de véhicules de plus de dix ans. Pour 1996, le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) prévoit d'atteindre le 1,95 million de ventes, mais la plus grande prudence est de mise en ce qui concerne les prévisions (lire ci-dessous). Le recul de 1995 pour les voitures particulières s'est accéléré en décembre, avec une chute sur le même mois de 1994 de 18,3 % en données brutes et de 10,2 % à jours ouvrables comparables (142.540 immatriculations), alors que pour les onze premiers mois les dégâts étaient restés limités à une baisse de 0,5 %. La longue grève du dernier mois de l'année a donc touché la consommation automobile au même titre que les autres secteurs marchands. Le marché des petits véhicules utilitaires de moins de 5 tonnes s'est en revanche mieux comporté en 1995 avec 312.558 immatriculations, soit une hausse de 7,7 % en données brutes par rapport à 1994 et de 8,6 % à jours ouvrables comparables. Là encore, décembre s'est avéré catastrophique, les immatriculations de petits utilitaires légers n' ayant atteint que 24.000 unités, soit 12,4 % de moins qu'en décembre 1994 en données brutes et 3,7 % de moins à jours ouvrables comparables. En additionnant voitures particulières et petits utilitaires légers, le recul en 1995 est de 0,9 % en données brutes et de 0,1 % à jours ouvrables comparables. PATRICK MARX
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