« Situation pitoyable », selon SUD Cheminots

Quelques heures après l'incarcération de Loïk Le Floch-Prigent, la quasi-totalité des syndicats de la SNCF n'a pas tardé à réagir, et vivement. Tout en se disant « avant tout soucieuse de l'avenir de l'entreprise et des 180.000 cheminots », SUD Cheminots affirme que « cette situation pitoyable est de la responsabilité du gouvernement qui, au lendemain d'une crise sociale sans précédent, avait nommé un président dont la crédibilité était déjà fortement atteinte par les affaires ». A la CFDT, on s'inquiète de cet épisode judiciaire qui risque de « fragiliser » encore l'entreprise. « L'affaire pour laquelle il est inquiété n'a rien à voir avec l'entreprise et nous n'avons pas à en juger », estime la CFDT. Mais « son incarcération et ses démêlés judiciaires risquent fort de conduire à une démission ». Le syndicat conclut que Loïk Le Floch-Prigent a su restaurer le dialogue social mais n'a pu obtenir l'adhésion des cheminots à son projet de réforme qui n'a été approuvé ni par la CFDT ni par la CGT. « Le processus de réforme risque d'être retardé » La position de cette dernière est plus ambiguë. Après avoir un temps soutenu le projet, le syndicat affir-me : « En l'état actuel des choses, la réforme défendue par le gouvernement ne répond pas aux attentes des usagers et des cheminots. » La CGT estime que la lettre de Matignon revient en arrière et exige une clarification. Sur l'incarcération de Loïk Le Floch-Prigent, la fédération CGT des cheminots souligne qu'« il appartient à la justice de se prononcer sur l'affaire, antérieure à son arrivée à la SNCF ». Quant aux autres syndicats, Force Ouvrière a déclaré que « la SNCF se serait bien passée de l'incarcération, même préventive, de son président. Le processus de réforme risque d'être retardé, voire compromis. » Même réaction de la Fédération maîtrise et cadre (FMC) : « C'est un vrai déraillement. On perd un président alors qu'on est à la veille du projet industriel qu'il a initié. C'est une mauvaise nouvelle car cela risque d'amener la nomination d'un nouveau président alors que le personnel était prêt à suivre Loïk Le Floch-Prigent. » La CFTC dénonce « la lourde responsabilité des politiques qui ont nommé le président alors qu'ils avaient connaissance des enquêtes en cours et auraient dû penser aux conséquences pour la SNCF sur laquelle rejaillit cette affaire », même si les faits incriminés ne la concernent pas. La Fédération des agents de conduite autonomes (FGAAC) juge cette incarcération « fâcheuse » et demande que « tout soit mis en place pour que la continuité soit assurée ». Enfin, la CFC-CGC souhaite que l'événement « ne perturbe pas le processus en cours de la SNCF qui est en train d'élaborer les moyens de son redressement ». O. P. (avec AFP)
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.