Croissance : les prévisions revues encore à la baisse

En 1996, « la croissance ne dépassera pas 1 % », estime Philippe Lefournier. En affichant la prévision de croissance la plus basse de tous les instituts de conjoncture, le directeur du centre de prévision de l'Expansion n'a pas failli à sa réputation de pessimisme. Cette prévision en moyenne, rappelle-t-il, masque cependant une accélération assez sensible de l'activité au cours de la deuxième moitié de l'année. Le chômage remontera à 12,5 % et le respect des critères de Maastricht pour le passage à la monnaie unique est « un combat perdu d'avance », estime l'économiste. Les déficits publics atteindront encore 4,5 % à 5 % du PIB en 1996 et 4 % en 1997 (au lieu des 3 % prévus). Il exclut néanmoins que le pays bascule dans une nouvelle récession. La situation diffère clairement de celle de 1992, année qui avait précédé la pire récession qu'ait traversé le pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Les stocks des entreprises sont loin d'être aussi lourds. L'investissement continuera de tirer la croissance cette année, même si c'est à un rythme modéré. Enfin, la politique monétaire est beaucoup plus accommodante. Les autres prévisionnistes sont à peine plus optimistes. Les derniers ayant actualisé leurs prévisions se situent, en effet, dans le bas de la fourchette des instituts de conjoncture. Ainsi, Indosuez, a estimé la croissance 1996 à 1,4 %. Tout dépendra, comme l'a rappelé hier le ministre de l'Economie, Jean Arthuis, devant les trésoriers d'entreprise, de la date du redémarrage : dès le printemps, comme le pense le gouvernement ou plus tard dans l'année ? L'acquis de croissance en début d'année (c'est-à-dire la croissance qui serait constatée en 1996 dans l'hypothèse où le PIB resterait au niveau du dernier trimestre 1995) est en effet quasiment nul, alors qu'il atteignait 1,6 % début 1995. On ne peut donc qu'espérer un redémarrage de la croissance trimestrielle, le plus tôt possible. L'enquête de l'Insee sur l'investissement dans l'industrie, qui sera rendue publique début février, est en outre très attendue. A l'instar de Philippe Lefournier, nombre d'économistes estiment que l'investissement pourra probablement constituer un socle à la croissance, évitant une chute trop lourde de celle-ci. Mais dans le cas inverse...
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