Alcatel Alsthom « en phase avec l'analyse de GEC »

La réorientation stratégique annoncée hier par GEC, qui doit conduire le groupe d'outre-Manche à se retirer de certaines sociétés communes, n'émeut pas Alcatel Alsthom, avec lequel des « discussions actives » sur l'avenir du joint-venture franco-britannique GEC Alsthom sont en cours. Si la nouvelle stratégie de George Simpson doit éloigner le conglomérat britannique de la culture des joint-ventures pour constituer un groupe concentré sur les industries de défense, aérospatiales, d'électronique et de communications, tous les partenaires de GEC dans des sociétés communes sont évidemment concernés par ce revirement. Alcatel Alsthom au premier chef. Une réussite démontrée. Réaction sibylline hier, au siège parisien du groupe dirigé par Serge Tchuruk : « Nous nous trouvons en phase avec l'analyse de GEC ». Sans autre commentaire officiel. Au sein de la direction du groupe français, on estime néanmoins en aparté que la société commune filiale à 50/50 de GEC et d'Alcatel Alsthom, spécialisée dans la production, la transmission et la distribution d'énergie, les transports et un pôle industriel de construction navale avec les Chantiers de l'Atlantique, a démontré sa réussite sur tous les marchés du monde. Et que le temps est sans doute venu de « passer à autre chose ». Mais selon quel schéma ? Chaque partenaire « reprendra-t-il ses billes » via une redistribution par appartements ? Dans ce cas, le ferroviaire - le TGV essentiellement - et le nucléaire reviendraient logiquement au français. De même sans doute que l'énergie conventionnelle, Alcatel reprenant les turbines à GEC, celui-ci ayant fait savoir que l'énergie ne constituait pas sa priorité. George Simpson s'exprimé en faveur d'une « séparation ». Autre hypothèse, une société refondue - les Chantiers de l'Atlantique étant sortis du périmètre - qui « volerait de ses propres ailes » via une introduction en Bourse, après que les géniteurs britannique et français s'en seraient partiellement ou totalement retirés ? D'autant que le groupe, binational au départ, est devenu de plus en plus international : les pays tiers génèrent désormais les deux tiers du chiffre d'affaires de 61 milliards de francs (1996) et le rachat de l'allemand AEG a accentué cette évolution. Un avenir à reconsidérer. Huit ans après sa création, alors que l'homogénéité « culturelle » des équipes franco-britanniques arrive tout juste à maturité et que GEC Alsthom a engagé il y a trois semaines à peine une décentralisation en créant dans chacun de ses quarante principaux marchés nationaux une instance de coordination des métiers du groupe, celui-ci se trouve donc contraint de reconsidérer son avenir au travers des choix de ses deux actionnaires. Reste le temps nécessaire pour faire aboutir les discussions sur l'avenir du joint-venture : entre six et neuf mois, selon George Simpson. Délai jugé d'ores et déjà trop court par les Français. Patrick Marx
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