Renault de travers

cite>Renault marche de travers. C'est à cause de la concurrence et des surcapacités que le groupe ferme Vilvorde. Concurrence entre autres des nouvelles usines japonaises implantées en Europe et à laquelle les constructeurs se préparent en prévision de l'ouverture des frontières européennes sous l'impulsion de la Commission elle-même. C'est pour affronter le choc que Renault restructure son outil industriel. Mais la politique a ses raisons que l'industrie ignore. Car c'est la même Commission qui a rappelé Louis Schweitzer à l'ordre, comme si elle ignorait l'impératif de compétitivité qu'elle a elle-même rendu plus aigu. De la même façon, c'est un gouvernement socialiste - celui de Michel Rocard - qui a accepté les termes de l'accord nippo-européen sur le commerce automobile. Et c'est aussi un gouver-nement socialiste qui conteste aujourd'hui à Renault le droit de se restructurer pour défendre ses intérêts. Ou de le faire à un coût raisonnable. Mais le plan accepté hier par Louis Schweitzer, pour des raisons éminemment politiques après des négociations express, constituera dans l'avenir un handicap pour l'entreprise. Et un possible repoussoir pour les actionnaires qui n'ont aucune raison de croire que, demain encore, le jeu politique chez Renault ne primera pas sur l'intérêt économique, bien que le groupe soit aujourd'hui privé. Bref, du fait du poids de l'Etat qui ne se résout pas à lâcher les commandes, Renault marche en crabe. L'ultime aberration au sein du groupe consistant maintenant à avoir des plans sociaux à plusieurs vitesses, selon le site et l'attention qu'y porte le monde politique.
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