"Nous avons reconstruit une nouvelle banque"

A l'heure où Crédit Agricole SA présente son plan de développement, le patron de sa filiale Calyon, Edouard Esparbès, affiche sérénité et satisfaction. Son plan stratégique à 2007 a déjà été présenté en juin, et les premiers résultats paraissent plutôt prometteurs. Après une année 2004 consacrée à la fusion et aux synergies, 2005 a permis à la banque de changer de braquet. "Nous avons reconstruit une nouvelle banque. Notre ROE est maintenant deux fois plus élevé que celui de CAI et de la BFI du Crédit Lyonnais avant l'opération de rapprochement", assure Edouard Esparbès, son directeur général. En effet, par rapport à la période 2002-2003, où CAI et la BFI du Crédit Lyonnais totalisaient un revenu brut d'exploitation d'environ 1,5 milliard de francs, Calyon pourrait cette année atteindre le même chiffre mais exprimé en euros.Sur les neuf premiers mois de l'année, le produit net bancaire s'est accru de 18 %. Comme le souligne Edouard Esparbès, "à ce rythme-là, nous aurons réalisé à la fin de l'année 50 % de notre objectif, qui est de gagner un milliard d'euros entre 2004 et 2007, soit passer de 3,7 à 4,7 milliards". L'objectif pourrait-il être atteint avec beaucoup d'avance ? "Il sera très difficile de continuer à poursuivre sur cette cadence", relativise le directeur général.Cette croissance sera particulièrement tirée par l'international. L'Hexagone représente aujourd'hui un tiers des revenus, mais "nous pensons que sur le milliard supplémentaire d'euros d'activité, la France ne représentera plus que 20 à 25 %", précise Edouard Esparbès. A cet égard, et compte tenu de la croissance des métiers, il pense que la croissance de Calyon "n'aura pas besoin de s'appuyer sur des acquisitions. Le développement sera largement organique compte tenu du potentiel que nous entendons capter".De fait, dans plusieurs métiers, le PNB a crû de façon sensible et dans certains autres, où Calyon était peu présent, des efforts ont été engagés. Sur le premier volet, la banque a fortement grossi dans les dérivés actions, après avoir reconstitué ses équipes, elle a poursuivi sur sa lancée dans les dérivés de taux et les financements structurés, et a bien profité de l'année dans les fusions-acquisitions. S'agissant des améliorations à réaliser, Calyon entend porter ses efforts en banque de marché sur le change, la dette obligataire et les commodities (produits indexés sur les matières premières) ainsi qu'en trade-finance. Selon Edouard Esparbès, "offrir ces services permet de générer d'autres types de revenus".Dans l'esprit du patron de la banque, le développement du PNB doit aller de pair avec une amélioration de la rentabilité. L'objectif est clair : "Nous voulons construire une banque de financement dont le coefficient d'exploitation est parmi les meilleurs", assure Edouard Esparbès, soulignant que le ratio s'est déjà "amélioré de 9 points pour passer à 44 %". Le but est de le ramener à 40-42 %. Outre la maîtrise des charges, Calyon entend jouer sur une amélioration de la rentabilité de ses fonds propres, en développant les métiers qui en sont peu consommateurs. "Nous souhaitons faire évoluer notre offre vers de nouveaux clients, notamment les gestionnaires d'actifs ou les hedge funds, auxquels nous pouvons vendre des produits sans que, à la différence du crédit, nous ayons besoin de mobiliser beaucoup de fonds propres." Après des années difficiles, Calyon est reparti du bon pied.Guénaëlle Le Solleu et Dominique Mariette
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