Risques aggravés : les associations se mobilisent

La problématique de l'accès aux prêts et aux assurances pour les personnes présentant un risque médical aggravé (cancer, sida...) n'est plus taboue depuis la signature de la convention Belorgey en 2001 par les banquiers, les assureurs et les associations de malades. Ce texte, du nom du conseiller d'État ayant présidé à ses travaux et visant à améliorer l'accès à l'emprunt et aux assurances pour les malades, a toutefois montré ses limites.Essais concluants. "Quatre années de mise en oeuvre du dispositif ont fait la démonstration de ses insuffisances et de son inefficacité. Mal connu des professionnels, il est rarement présenté aux patients ou aux anciens malades candidats à l'emprunt. Quand il l'est, des critères d'accès restrictifs empêchent la plupart du temps les dossiers d'aboutir, sauf à un surcoût souvent insupportable pour les intéressés", regrette l'association Vivre Avec. Pour palier à ces carences, l'association a annoncé hier avoir noué un partenariat avec trois courtiers et des compagnies d'assurance telles que les AGF, AIG, April, Aviva et Generali afin de faciliter l'accès à l'emprunt et à l'assurance aux personnes victimes d'un cancer. Ce projet associe également la Ligue contre le cancer et le laboratoire Roche. Le principe est simple. À travers la mise en place d'un numéro indigo (0821 21 80 08), il s'agit d'orienter le client vers un courtier pilote de l'opération ou tout autre courtier affilié avec Vivre Avec. "Cette initiative, expérimentée depuis trois mois en région Rhône-Alpes, vient d'être étendue au niveau national", souligne Régine Goinère, la présidente de l'association. 70 dossiers ont déjà été validés et acceptés par toutes les parties concernées (assureurs, banquiers et clients), et 80 sont en cours d'étude. "Le dispositif concerne les personnes malades qui font l'objet d'un refus d'assurance ou une acceptation d'assurance qu'elles considèrent comme trop chère", explique François Brunel, courtier en assurance et expert à la mission interministérielle de la lutte contre le cancer (MILC)."Cette initiative va dans le bon sens. Elle privilégie une démarche conventionnelle plutôt qu'une solution par la loi", a expliqué un représentant de la FBF (Fédération bancaire française). Pour mémoire, Jean-Michel Belorgey avait remis début janvier ses propositions au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, afin de donner une nouvelle impulsion à la convention. Le conseiller d'État y envisage notamment le recours à la loi pour renforcer le caractère contraignant de cette convention, une solution qui n'enchante ni les banquiers ni les assureurs.Krystèle Tachdj
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