Les résultats de Lazard profitent de la vigueur des fusions-acquisitions

Désormais cotée, Lazard tient ses promesses. La banque d'affaires a annoncé hier un bénéfice de 57,3 millions de dollars sur le dernier trimestre 2005, soit une hausse de 56 % par rapport à la même période de l'exercice précédent. À Wall Street, le cours de l'action a bondi de 9,9 % à l'ouverture pour atteindre 37,80 dollars. Après des débuts difficiles au moment de son arrivée sur le marché en mai dernier, l'action s'est nettement redressée et s'adjuge plus de 50 % depuis son introduction.Pour l'ensemble de l'année 2005, le résultat net "pro forma" de la banque, à 172,3 millions de dollars, double par rapport à 2004, tandis que le résultat opérationnel s'apprécie de 83 %, à 248,9 millions de dollars. Comme son patron Bruce Wasserstein s'y était engagé, le poids des rémunérations ne dépasse pas 57 % des revenus. Cela s'explique par la maîtrise des salaires et primes versés aux équipes (774 millions de dollars en 2005 contre 820 millions en 2004) et des frais généraux contenus. Ils baissent de 7 millions de dollars d'une année sur l'autre alors que l'activité de l'établissement a été plus soutenue. C'est ici que réside la deuxième explication à l'amélioration des performances financières de la banque.Les revenus de l'activité de conseil en fusions-acquisitions ont grimpé de 40 %, à 674,5 millions de dollars. L'an dernier, Lazard a notamment été conseil sur des opérations comme le rachat de UFJ Holdings par Mitsubishi Tokyo Financial, la cession des activités câbles de Viacom et la fusion de WellChoice et WellPoint. La banque a également vu ses revenus dans la gestion d'actif augmenter de 12 %, à 466,2 millions de dollars. "À la fin de 2005, nous avions sous notre responsabilité la gestion de 88,2 milliards de dollars", a précisé, à La Tribune, Steve Golub, le numéro deux de l'établissement. "Nous n'établissons pas de projections de résultats mais je suis confiant" pour cette année, ajoute-t-il. "Le moral des patrons est au beau fixe, les taux d'intérêt restent relativement bas et le bilan des entreprises s'est redressé, autant d'éléments qui font de bonnes perspectives pour 2006", a-t-il souligné. Accroître la valeur. L'année est notamment prometteuse en matière de fusions et acquisitions, un marché où la banque doit reconquérir les premières places des league tables. Elle ne figure plus aujourd'hui parmi les dix premières, une situation qui ne saurait se prolonger trop longtemps si la firme veut tenir son rang. Lazard fait aussi l'actualité pour son rôle aux côtés de l'homme d'affaires Carl Icahn dans sa tentative de scission du groupe de médias Time Warner (lire page 22). Lorsque le raider, associé à des hedge funds, a annoncé qu'il avait pris Lazard pour conseil, certains analystes ont craint que l'établissement ne s'attire l'inimitié du monde de l'entreprise. Mais pour Steve Golup, il s'agit d'un faux débat. "Ce n'est pas le cas. Nos résultats du quatrième trimestre le prouvent", indique-t-il en remarquant que le coeur de métier de Lazard a toujours consisté à "accroître la valeur pour l'actionnaire".Eric Chalmet, à New YorkLazard Paris sur le même rythmeÀ ceux qui s'inquiéteraient de voir Lazard absent des grands "deals" français du moment et glisser dangereusement dans les classements de fusions-acquisitions, les deux patrons du bureau parisien de la banque d'affaires, Bruno Roger et Georges Ralli, répondent qu'ils ne faut pas confondre "league tables" et revenus. "L'an dernier, la croissance des revenus pour les activités de conseil à Paris est en ligne avec les chiffres globaux du groupe", se félicitent-ils, mettant en avant quelques opérations emblématiques comme le rapprochement Snecma-Sagem ou la restructuration en cours de la dette d'Eurotunnel. Lazard estime aussi avoir fait son trou sur le marché très disputé des LBO avec, à son actif, les ventes de Rexel et Amadeus. P. H.
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