Les ados, champions de la publiphilie

Les ados français aiment "chatter" sur Internet. Et la plupart d'entre eux passent davantage de temps devant l'écran de leur ordinateur ou de leur console de jeux qu'à regarder la télé. Mais les marques auraient tort d'en conclure que la télévision n'est plus un média efficace pour les toucher. C'est du moins ce que laisse à penser une étude commandée à Ipsos par l'agence de publicité Australie (*). Premier constat : lorsqu'on demande aux 15-19 ans ce qu'ils pensent des programmes télé, 70 % d'entre eux les trouvent intéressants. Cette "téléphilie" décroît très rapidement avec l'âge. 40 % des 20-24 ans assurent s'ennuyer devant leur téléviseur. Et parmi les 25-34 ans, ceux que les programmes intéressent sont à peine plus nombreux que ceux qui déclarent le contraire.Deuxième constat : de tous les téléspectateurs, les 15-19 ans apparaissent comme les moins critiques vis-à-vis des écrans publicitaires. Ils attribuent aux spots télé une note globale de 5,7/10, soit un point de plus que l'ensemble des personnes interrogées. Plus largement, les thèses défendues par les activistes de la publiphobie trouvent parmi les ados un écho limité. Alors qu'une majorité de Français jugent, par exemple, la publicité agressive et dangereuse, à peine plus d'un tiers des 15-19 ans partage ce point de vue. 42 % d'entre eux se déclarent même influencés par la publicité, soit quinze points de plus que la moyenne des Français. Peut-être est-ce là la marque d'une plus grande lucidité...Proie de choix. Quoi qu'il en soit, ces consommateurs en herbe semblent constituer une proie de choix pour les "marketers" en quête de conquête. 69 % des 15-19 ans assurent notamment que "les grandes marques de produits de tous les jours" les "attirent plus qu'avant" ! Cette adhésion, largement supérieure à la moyenne, doit cependant être prise avec circonspection. S'ils sont, parfois, prescripteurs, les ados ne figurent pas parmi les principaux acheteurs de biens de grande consommation. Leur avis prend donc peu en compte une variable essentielle : le prix.Pierre Kupferman(*) Étude menée auprès de 1.005 personnes dont 150 "15-19 ans".
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