Jouer le transfert de compétences

La Chine n'est pas l'eldorado social que chacun imagine. Une grande entreprise du CAC 40 a ainsi dû faire face à une grève importante dans un de ses centres de production. Le coût pour régler ce conflit social fut élevé et un nouveau directeur des ressources humaines (DRH) a dû être trouvé d'urgence. Ce conflit collectif, pas si exceptionnel dans la Chine d'aujourd'hui, trouve son origine dans une erreur de management : l'entreprise a négligé l'importance de la mémoire des schémas du passé chez les salariés. Même dans les entreprises privées, les structures de management des entreprises propriété d'État restent une référence pour certains salariés chinois. Celles-ci comportent une direction tricéphale : un directeur d'unité sous contrôle administratif, un responsable du Parti communiste et un leader syndical. Ces trois organes définissent les tâches à exécuter, organisent la discipline au travail, logent et éduquent les salariés et leurs familles. "Ce passé entre évidemment en conflit avec les exigences modernes du management. Il convient de les faire évoluer en douceur. Ce qui prend du temps et exige des efforts", insiste André Pillin, consultant de la Cegos Hong Kong. Ce spécialiste, qui intervenait lors de la rencontre sur les ressources humaines en Chine, organisée par la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), suggère à l'entreprise occidentale d'identifier les responsables des processus clés. "Ceux-ci doivent maîtriser les pratiques modernes de management", insiste-t-il. Ces cadres sont de moins en moins rares. Les étudiants chinois représentaient déjà, en 2002, 10,8 % des étudiants étrangers aux États-Unis, selon l'OCDE. Formalisation. "De surcroît, il convient de préparer l'avenir en travaillant l'organisation des postes clés afin que le départ d'un cadre ne mette pas en danger l'entreprise", signale André Pillin. Le manager doit ainsi sélectionner des "champions" parmi les salariés, capables de transmettre les besoins de leurs collègues, de comprendre et de développer leurs compétences. Le transfert de compétences, essentiel pour la Chine, doit être formalisé. Et André Pillin de confier : "L'entreprise peut installer des tuteurs pour diffuser le savoir auprès des salariés de base." P. J.
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