Des jeux et des sesterces

Aux Jeux plutôt spartiates et empreints de religiosité de la Grèce antique, les empereurs romains ont ajouté le pain et les combats de gladiateurs pour satisfaire la plèbe. "Panem et circenses"... Deux mille ans plus tard, la télévision et les sponsors, encore plus pragmatiques, ont fait de l'argent le vrai roi de la fête olympique. Et la devise des JO modernes pourrait être "Des Jeux et des sesterces". On peut le regretter, mais les Jeux se sont transformés en une énorme entreprise économique qui réussit ou fait faillite. Avec de tels intérêts en jeu que certains athlètes s'affranchissent parfois des règles, comme l'ont montré certaines affaires de dopage. Les Jeux sont devenus un spectacle planétaire emblématique de la "mondialisation". Il n'est pas évident que le baron Pierre de Coubertin, qui a ranimé la flamme en 1896, y retrouverait son idéal olympique...Fort heureusement, la beauté du sport l'emporte toujours. Mais pour réussir la fête, il faut de l'argent, toujours plus d'argent. Les investissements d'infrastructure et d'accueil, financés à coup de milliards d'euros par les villes organisatrices, conditionnent le succès populaire et touristique des JO. Et quand la dernière mesure de l'hymne olympique retentit, vient enfin l'heure des comptes qui sanctionne définitivement le succès ou le naufrage de l'entreprise. Bien plus que l'enthousiasme du public, ou le nombre de médailles remportées par l'équipe nationale...A J - 5, La Tribune a donc choisi de conclure cette série spéciale JO sur le bilan économique et financier très contrasté des quatre précédentes olympiades : Athènes, Sydney, Atlanta et Barcelone. Un point commun à tous ces jeux : les bénéfices, quand il y en a, se voient plus dans les années qui suivent les JO que dans l'euphorie du moment. Ils se mesurent plus en retombées d'image, d'équipements et d'urbanisme qu'en argent sonnant et trébuchant. Sans préjuger du verdict du CIO, qui désignera le 6 juillet à Singapour la capitale des JO 2012, espérons que Paris, qui fait figure de candidate favorite, saura retenir les leçons du passé...Jean-Christophe Féraud
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