Cinq hommes de confiance

Alexeï Mordachov, l'homme d'acierNouveau protégé du Kremlin, Alexeï Mordachov trône sur Severtal, le grand aciériste russe qui a voulu jouer au chevalier blanc en volant au secours d'Arcelor. Né à deux pas d'un immense complexe sidérurgique, l'oligarque ne s'est jamais écarté de cette industrie. Après des études à Saint-Pétersbourg où il noue d'utiles contacts avec le maître d'oeuvre des privatisations Anatoli Tchoubaïs, il rentre au bercail pour prendre le poste de directeur financier de ce qui deviendra Severstal. Mettant ses récentes connaissances en pratique, il convainc les ouvriers de l'aciériste - qui vient juste d'être privatisé - de vendre leurs actions pour une bouchée de pain. Alexeï Mordachov finit par mettre la main sur 90 % des parts et prend en 1996 la direction du groupe. Pour se mettre le Kremlin dans la poche, il a pris le contrôle d'une chaîne télévisée d'opposition et promeut activement le business russe à l'international. Coiffé au poteau par Mittal dans le dossier, Mordachov aura jusqu'au bout laissé planer le doute sur ses intentions : surenchérir ou non.Dmitri Medvedev, la jeune garde libéralePétersbourgeois comme Alexeï Miller et Igor Setchine, Dmitri Medvedev se démarque par son jeune âge (40 ans) et par ses inclinations libérales. Avocat de métier, diplômé du même institut que Vladimir Poutine, il a d'abord travaillé sous les ordres de ce dernier à la mairie de Saint-Pétersbourg avant de le suivre à Moscou. Nommé président du conseil de surveillance de Gazprom et directeur de l'administration présidentielle en 2003, il serait, selon la presse russe, rapidement entré en conflit avec Igor Setchine sur le projet de fusion Gazprom-Rosneft. Promu (ou déchu selon les interprétations) au rang de vice-Premier ministre en novembre 2005, Medvedev est aujourd'hui présenté par le Kremlin comme l'un des successeurs possibles de Vladimir Poutine en 2008.Alexei Miller, le mystérieux boss de GazpromPeu à l'aise devant les caméras mais autoritaire dans les négociations, Alexeï Miller reste un mystère. Difficile de savoir où commence son pouvoir et où s'arrête son rôle de relais du Kremlin. Son ascension à la tête de Gazprom, il la doit uniquement à son amitié avec Vladimir Poutine, sous la direction duquel il a travaillé entre 1990 et 1996 à la mairie de Saint-Pétersbourg. Une fois président, ce dernier le place à la tête d'un Gazprom en passe d'être phagocyté par une direction peu scrupuleuse. Précisément parce qu'Alexeï Miller n'est pas mêlé aux intrigues du milieu gazier. Depuis, il remplit scrupuleusement sa mission de replacer le monopole gazier dans l'axe vertical du pouvoir et aide l'État à reprendre la majorité au capital. Tant que Miller sera à sa tête, Gazprom n'obéira qu'au Kremlin.Oleg Deripaska, le roi de l'aluminiumVainqueur incontesté des criminelles "guerres de l'aluminium" des années 90, Oleg Deripaska, 38 ans, contrôle aujourd'hui 100 % de RusAl, le 3e groupe d'aluminium mondial. Proche allié du président russe, l'oligarque, dont la fortune est évaluée par Forbes à 12,7 milliards d'euros, possède des relais au sein du gouvernement et est inattaquable en Russie. Il est également l'unique bénéficiaire de BasEl, un vaste holding contrôlant des actifs dans l'électricité, le bois, les assurances, l'automobile et l'agroalimentaire, et qui étend rapidement son empire par des méthodes jugées des plus agressives. Loin de la politique mais en osmose avec le Kremlin, Deripaska multiplie les acquisitions à l'international et promet d'en faire le 1er groupe mondial d'aluminium grâce aux tarifs électriques incroyablement bas payés par RusAl.Igor Setchine, "l'homme du KGB"Très secret et réputé très influent, Igor Setchine fait partie de la direction de la toute-puissante administration présidentielle russe en tant que secrétaire de Vladimir Poutine. Interprète en français et en portugais, il a rencontré ce dernier en 1990 au Brésil lors d'un voyage officiel. Ils ne se sont plus quittés depuis. Soupçonné par la presse russe d'avoir des liens avec le KGB, Igor Setchine fait partie du premier cercle et dispose de l'entière confiance du président. En dépit de son inexpérience dans les affaires pétrolières, il a été nommé président du conseil de surveillance du pétrolier d'État Rosneft. Accusé par Mikhaïl Khodorkovski d'être à l'origine de l'attaque contre Ioukos, Setchine est perçu comme un étatiste pur et dur peu porté vers les valeurs démocratiques.
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