Trésors des trois empereurs Qing

Imbattable pour ses expositions sur les grandes civilisations (on se souvient particulièrement des Aztèques en 2002), la Royal Academy donne à voir les extraordinaires richesses artistiques et culturelles des trois empereurs les plus puissants de la dynastie Qing, qui se sont succédé sur le trône de Chine de 1662 à 1795. Venues pour la plupart du musée du Palais à Pékin d'où elles n'étaient jamais sorties, les 400 pièces exposées (peintures, manuscrits, jades, bronzes, objets décoratifs et/ou religieux, instruments scientifiques, etc.) témoignent du raffinement inouï de cette dynastie fondée par les Mandchous. Pour asseoir leur pouvoir, ces empereurs venus du Nord se doivent d'éblouir leurs vassaux avec une vie de cour fastueuse et de construire de nouveaux palais dans une surenchère d'arts décoratifs. Qu'il s'agisse de peintures commissionnées afin de célébrer les grandes occasions du calendrier impérial (scènes d'anniversaire, de chasse, de voyages pour affermir leur contrôle sur l'immense territoire) ou de s'attirer les bonnes grâces des divinités respectives des trois grandes religions de l'empire : le chamanisme (adopté par les Mandchous), le bouddhisme ou le confucianisme, les empereurs ne lésinent pas sur la dépense. Témoins et acteurs de cette grandeur, les jésuites occidentaux venus en missions entre les XVIIe et XVIIIe siècles offrent leurs services aussi bien comme conseillers scientifiques que comme peintres. L'un d'eux brille particulièrement, l'italien Giuseppe Castiglione (1688-1766), qui signe ses magnifiques tableaux du nom chinois de Lang Shining et qui forme quantité d'élèves à l'Académie impériale de peinture où il enseigne. Métissage. Ce métissage d'art occidental (effets de perspective, contrastes d'ombre et de lumière) et de thèmes traditionnels chinois (paysages, costumes, etc.) donne les meilleurs résultats. En témoigne la série des "Douze beautés", aux traits très différenciés et toutes sublimes, peintes sur soie dans leur univers familier par un artiste de cour anonyme, au temps de l'empereur Kangxi. Un souverain dont le règne fut aussi long et aussi fastueux que celui de son exact contemporain à l'autre bout de la planète, Louis XIV. N. T.Royal Academy, jusqu'au 17 avril 2006. Site : www.threeemperors.org.uk
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