Pirandello, froid fait divers

Ersilia, jeune nurse au service du consul d'Italie à Smyrne, a été renvoyée suite au décès accidentel de la petite fille dont elle devait s'occuper. De là sa tentative de suicide. La presse romaine, qui raconte ce fait divers, transforme Ersilia en une frêle héroïne. Et les quatre personnages masculins de Vêtir ceux qui sont nus, pièce de Luigi Pirandello, voudront s'en occuper. Mais le récit au journaliste était un mensonge, destiné à couvrir une relation adultère entre l'employée et son patron. Ce drame en trois actes, mis en scène par Stéphane Braunschweig, met le spectateur mal à l'aise : après un parallèle bien senti entre les victimes des médias dans l'Italie des années 20 et les travers de la télé réalité, le récit se perd en considérations amoureuses, dans un décor proche d'une chambre froide peinte en noir. La synthèse du troisième acte se veut plus lumineuse elle rend sa place à la vérité. Mais le sentiment de détresse de l'héroïne, qui tente une seconde fois de se suicider, coupe court à tout espoir. Les acteurs (Cécile Coustillac, brillante dans sa détresse) peuvent enfin souffler. O. M., à Strasbourg."Vêtir ceux qui sont nus", de Luigi Pirandello, au TNS à Strasbourg, jusqu'au 28 janvier. Tél. : 03.88.24.88.24.
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