Hervé Niquet, l'élégance baroque

Je ne vois pas pourquoi les musiciens de l'époque baroque n'auraient pas aimé les effectifs im- portants, ils adoraient les concerts en plein air et les salles impo- santes." Avec son franc-parler habituel, Hervé Niquet s'offusque que l'on puisse jouer tout le répertoire baroque à l'économie. "Les musiciens baroques avaient eux aussi le goût du grand orchestre symphonique."Le chef fondateur du Concert spirituel, créé en 1987 avec le nom de la célèbre institution musicale du XVIIe siècle, revendique l'amplitude des effectifs - au minimum 40 musiciens, voire une centaine pour les fameuses Fireworks et Water Music d'Haendel - autant pour la respiration du son que pour les possibilités musicales offertes : "L'agressivité sonore est venue d'effectifs restreints. On ne s'occupe jamais assez de la densité du son." Et cela s'entend !Inépuisables découvertes. Niquet apprivoise l'insondable profondeur des mouvements lents et la clarté des différents plans sonores, toujours avec une exquise élégance. Cela change les perspectives d'un répertoire qui y gagne en souffle et en souplesse. D'autant que notre chevau-léger révèle sans cesse d'inépuisables découvertes dans sa production scénique ou discographique : des récents Grands Motets, de Destouches au Te Deum à huit voix, de Charpentier (CD Glossa), aux productions lyriques, Médée, de Lully (DVD Armide) ou Callirhoe du même Destouches (à paraître chez Glossa).Avec sa résidence débutée en janvier 2006 pour trois ans à Montpellier, Niquet a trouvé en René Koering, patron de l'opéra local, le soutien qu'il lui fal- lait sans renier ni sa patte ni ses ambitions musicales. En témoignent Sémélé l'opéra de Marin Marais en ouverture du Festival de Montpellier le 12 juillet, puis Fireworks et Water Music le 19 juillet. Avec la complicité d'une telle maison d'opéra, le fou de musique française du XVIIe au XIXe, qu'il joue comme chef invité aux quatre coins de monde (Montréal, Caracas, etc.), promet d'autres surprises comme la création d'un Choeur symphonique de plus de cent choristes et d'autres opéras comme Proserpine de Lully. Et toujours le même désir de se remettre en question.12 juillet, Sémélé, 19 juillet, programme Haendel au Festival de Radio France et Montpellier (04.67.60.19.99).Du 22 au 27 juillet, Charpentier, Bach, au Festival d'art baroque de Saint-Maximin (04.94.59.84.59).Du 26 au 28 août, Haendel, Bach, Mozart au festival Sinfonia en Périgord (05.53.09.51.30).
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