Dollar et livre au plus haut

Anticipant sur les événements de la semaine, la livre sterling et le dollar ont accentué lundi leur trajectoire haussière. Le sterling est à ses plus hauts niveaux depuis cinquante-neuf mois face aux monnaies du continent et le dollar a touché un plus-haut depuis trente-neuf mois vis-à- vis des mêmes devises. Durant les transactions de lundi, on retrouvait la monnaie de Sa Majesté à 2,9040 deutsche marks et 9,8310 francs français, tandis que le billet vert se hissait à respectivement 1,7430 et 5,8802. Si la livre nous avait habitués récemment à une course en solitaire, crevant points hauts sur points hauts depuis sa sortie du mécanisme de change du SME en septembre 1992, le dollar avait quant à lui, pendant un temps, connu une pause prolongée du fait de l'aggravation du contentieux commercial entre le Japon et les Etats-Unis qui bridait son avancée face au yen. Certes le billet vert est resté en retrait vis-à-vis de la monnaie de l'archipel, se contentant d'une poussée jusqu'à 114,70, bien en deçà des records de cinq ans atteints le 1er mai à 127,50 ; mais il a, comme la livre et pour les mêmes raisons - les deux monnaies évoluant souvent en parallèle -, retrouvé un statut de valeur refuge devant les tergiversations actuelles de l'Europe sur la monnaie unique. Statut renforcé par le dynamisme des deux économies qui contraste avec l'atonie persistante de la conjoncture dans la plupart des pays européens. Ce dynamisme a été confirmé hier par le bond en avant de 7,1 % des ventes de logements aux Etats-Unis en mai et par la forte augmentation de plus de 1 milliard de livres des octrois de crédits à la consommation en Grande-Bretagne pour le même mois. Emploi américain : le test. S'il est peu probable que la Réserve fédérale américaine majore ses taux à court terme, relevés à 5,50 % en mars, lors de sa réunion des 1er et 2 juillet, elle se réservera une marge de manoeuvre pour ses prochains conseils s'il se confirme que le léger tassement de l'activité observé au deuxième trimestre de cette année n'a été que tmporaire. Les statistiques de l'emploi pour juin, qui seront diffusées jeudi, serviront à cet égard de test. Le dollar s'inscrit donc toujours dans la perspective d'une hausse de ses rendements, déjà très favorables par rapport aux monnaies européennes. Quant à la livre, elle est quasiment assurée de voir s'accroître sa rémunération au cours de la première décade de juillet, quel que soit l'alourdissement fiscal qu'annoncera l'équipe travailliste lors de la présentation de son collectif budgétaire, mercredi prochain. La surchauffe qui menace l'économie d'Albion devrait inciter la Banque d'Angleterre à procéder à son troisième tour de vis monétaire depuis les élections générales du 1er mai. Son taux d'intervention, actuellement de 6,5 %, pourrait être majoré d'un quart, voire même d'un demi-point, certains le voyant culminer à 7,5 % d'ici à la fin de cette année. Isabelle Croizard
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