Serf préfère le second au nouveau marché

Serf est une entreprise high-tech spécialisée dans les prothèses orthopédiques et les implants dentaires, des marchés en pleine expansion. De taille encore petite (70 millions de facturations cette année), mais en croissance soutenue (+ 15 %), avec une marge nette de 10,4 % attendue en 1996 et surtout des perspectives de ventes à 120 millions - voire 150 - pour la fin de la décennie... Tout semblait faire de Serf le candidat idéal au nouveau marché. « Trop nouveau, trop fragile et peuplé d'entreprises pas toujours performantes », a finalement tranché André Rambert, le président fondateur de la société. Il lui a donc préféré le second marché de la Bourse de Paris, où sa société postulera le 10 juillet. Conduite par la Banque d'Orsay, le Crédit Agricole et la Lyonnaise de Banque, avec le concours d'Europe Finance et Industrie, l'opération passera par la mise en vente de 100.000 titres représentant 10 % du capital cédés par la famille fondatrice qui en contrôle la quasi-totalité. Le prix d'offre minimum unitaire sera de 100 francs. Capitalisant 12,1 fois le bénéfice par action (prévisions pour cette année), ce prix doit se comparer aux 120 francs correspondant à l'évaluation moyenne réalisée par la société de Bourse introductrice, Wargny. 8 % du chiffre d'affaires consacrés à la recherche La société a été créée à Lyon en 1973 par André Rambert, professeur de mécanique appliquée à l'Ecole catholique des arts et métiers, pour développer des prothèses du genou, puis de hanche, en collaboration avec le patron du service orthopédique du CHU de Saint-Etienne. Une collaboration fructueuse qui a donné lieu à de nombreux brevets, dont une quinzaine toujours exploités. Depuis cinq ans, Serf s'est diversifié dans les implants dentaires, qui représenteront 10 % du chiffre d'affaires cette année. En 1995, les ventes ont atteint un montant de 61 millions (dont 11 % à l'exportation, essentiellement en Europe) pour quelque 7.000 prothèses orthopédiques et 3.000 implants. Pionnière en matière d'automatisation de production, mais aussi en ce qui concerne la réduction du temps de travail (depuis 1981, son personnel travaille trente-cinq heures sans réduction de salaire), Serf dispose d'une usine ultramoderne à Décines, en région lyonnaise, et consacre 8 % de son chiffre d'affaires à sa recherche. Le lancement, cette année, de nouveaux implants dentaires très innovants devrait permettre à cette spécialité de tirer la croissance de la société, pour représenter 50 % des ventes à l'horizon 2000. Une croissance qui passera aussi par l'exportation, où Serf fonde de gros espoirs sur le Sud-Est asiatique, notamment la Chine. Michel Texier, à Lyon
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