Paris surréagit aux turbulences de Wall Street

LA BOURSE DE PARIS a encore nettement reculé hier, sans toutefois terminer à ses plus bas niveaux du jour. Fortement influencé par la brutale baisse de Wall Street vendredi, l'indice CAC 40 était d'emblée en nouveau recul de 0,62 % à l'ouverture lundi matin, puis perdait ensuite près de 1,50 % dans un marché quasi tétanisé par les nouvelles en provenance d'outre-Atlantique. A partir de là, le CAC 40 s'est contenté de calquer son évolution sur le Dow Jones, qui évoluait étroitement à la baisse puis à la hausse à la clôture de Paris. L'indice français a finalement cédé 0,94 %, à 2.079,06 points, dans un volume plutôt modéré de 4,7 milliards de francs. A ce niveau, et bien qu'il soit déjà passé au-dessous du seuil psychologique des 2.100 points, le CAC 40 s'est calé sur un point de support situé depuis plusieurs semaines entre 2.060 points et 2.070 points. « Des investisseurs ont pris leur bénéfice au niveau des 2.070 points, puis se sont mis en retrait, et la tendance s'est ensuite stabilisée dans un marché extrêmement creux », constate un opérateur, ajoutant qu'il en sera de même dans les prochains jours à condition que Wall Street ne décroche pas encore une fois violemment vers le bas. « On pourrait alors assister à une descente très rapide vers les 2.030 points, puis 1.950 et 1.900 points », ajoute ce même professionnel. Dans l'immédiat et compte tenu des tensions observées sur les taux obligataires de part et d'autre de l'Atlantique, les financières ont été une nouvelle fois secouées, à l'exception notable du Crédit Local de France, stimulé par son rapprochement avec le Crédit Communal de Belgique. En revanche, les valeurs de la distribution ont encore retenu l'attention dans le contexte de l'offre publique d'achat hostile lancée par Auchan sur Docks de France (voir ci-contre) qui, selon le quotidien britannique Evening Standard, pourrait maintenant faire l'objet d'une contre-offre de la part du britannique Tesco, se présentant ainsi comme le « chevalier blanc » tant attendu par le distributeur tourangeau. Des investisseurs inquiets Constatant la baisse accusée vendredi dernier puis hier par les valeurs françaises, Melchior de Lestang, analyste chez Via Oudart Gestion, estime que cette consolidation est salutaire dans la mesure où il n'y avait plus de marge de progression à court terme, étant donné que l'indice CAC 40 se situait en réalité à un niveau un peu supérieur à sa situation théorique. Et d'ajouter que, à court terme, les investisseurs sont inquiets et surveillent de près les taux d'intérêt car ils se demandent si Wall Street traverse un simple mouvement de correction ou un mouvement en profondeur, avec le risque de voir les taux européens être contaminés par les taux américains. Mais le même analyste espère une déconnexion entre les Etats-Unis et les marchés européen, où le cycle économique est différent de celui des Etats-Unis, notamment en France, où la conjoncture est stagnante. « Les mesures prises pour restructurer l'économie et diminuer la dette sont potentiellement favorables aux actions, avec un objectif à moyen terme à 2.200 points », ajoute le même analyste. PIERRE SUCHET
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