Jour J pour les OPE sur les titres Pechiney

Par latribune.fr  |   |  518  mots
Les deux offres publiques d'échange (OPE) en cours sur les titres Pechiney arrivent à échéance aujourd'hui. Les certificats d'investissement privilégiés (CIP) Pechiney peuvent être échangés jusqu'à ce soir contre des actions Pechiney, à raison de 10 CIP pour 11 actions « A » Pechiney (émises à 187 francs au moment de la privatisation et qui, depuis, ont perdu 4,2 % de leur valeur) et les actions Pechiney International peuvent être échangées sur la parité de 9 actions Pechiney International contre 5 actions « A » Pechiney. L'ensemble des professionnels interrogés par La Tribune conseillent à leurs clients d'apporter les titres Pechiney International à l'OPE. Sur la base des parités retenues et après l'érosion des cours depuis la privatisation, les détenteurs d'actions Pechiney International (83,55 francs hier, en baisse de 5,1 %) peuvent acquérir au prix de 150,40 francs une action Pechiney qui évoluait hier à 179,10 francs (+ 0,5 %). Leur avis est en revanche plus nuancé en ce qui concerne l'OPE sur les CIP Pechiney. Ces titres sont assortis d'une garantie de détachement de coupon qui confère au CIP (qui a terminé hier à 190 francs, en hausse de 1,3 %) une rémunération minimum garantie. Le dividende attaché aux CIP Pechiney est statutairement composé d'un dividende net cumulatif de 9,50 francs par titre (soit 14,25 francs avoir fiscal compris) auquel vient s'ajouter un dividende cumulatif qui ne peut être inférieur à 10 % du bénéfice net de la société mère, hors plus ou moins-values de cessions de titres de participation. Selon les calculs des analystes, ce supplément ne devrait pas être inférieur à 1,50 franc par titre, ce qui porte le dividende global minimum à 15,75 francs par CIP. Au total, cette rémunération donne au CIP un rendement global de 8,30 %, soit un taux plus avantageux que celui offert par la moyenne des actions (3,3 %) ou par les OAT (6,7 %). En revanche, aucune garantie de rendement n'est attachée aux actions proposées en échange. Jean-Pierre Rodier, président de l'aluminier, a seulement affirmé que la politique de distribution des bénéfices serait « en ligne avec celles des grands concurrents internationaux du secteur de l'alumi- nium qui, dans le passé, s'est situé autour du tiers des bénéfices ». Dans ces conditions, la société de Bourse Pinatton, comme plusieurs autres de ses consoeurs, recommande aux investisseurs particuliers de conserver leurs CIP dans le cadre d'une politique d'investissement à long terme, à travers un PEA par exemple. Les invstisseurs institutionnels, qui privilégient la liquidité de leur placement, devraient quant à eux apporter leurs CIP à l'OPE. Enfin, la baisse des cours des titres Pechiney pose également un autre problème au groupe d'aluminium. La conversion des bons de souscription attribués aux porteurs d'actions ou de CIP (à raison d'un bon par titre) ne présente plus d'intérêt puisque cela reviendrait à acquérir des titres au-dessus de leurs cours de Bourse actuels. Seuls l'Etat et les principaux actionnaires (AGF, BNP et EDF) devraient exercer leurs options qui portent sur un montant 1,8 milliard de francs, contre 2,4 milliards de francs annoncés lors du lancement de la privatisation et contre 4 milliards de francs initialement espérés par les dirigeants du groupe. Héléna Dupuy