L'opération de titrisation du Lyonnais soulève l'intérêt

LE LANCEMENT officiel de l'opération de titrisation des créances du Crédit Lyonnais était donné hier comme imminent. Le montant global de cette opération, par laquelle le Crédit Lyonnais va céder des créances sur l'Etat à des investisseurs institutionnels, s'élève à 40 milliards de francs. L'opération n'attendait plus, hier après-midi, que le visa de la COB pour être lancée. Les chefs de file, en l'occurrence les deux banques américaines Morgan Stanley et Merrill Lynch, associées au Crédit Lyonnais lui-même, ont déjà fait le tour des investisseurs potentiels, en France comme à l'étranger. A l'occasion de diverses présentations, effectuées la semaine dernière à Londres, Francfort, Genève, Zurich, Dublin et Bruxelles, ils ont pu répondre aux questions des institutionnels. Ceux-ci semblent, au même titre que les banques françaises, les gestions de Sicav ou les trésoreries d'entreprises, intéressés par l'opération, qui bénéficie de la garantie implicite de l'Etat. « Les investisseurs, très diversifiés, en Europe mais aussi en Asie, apprécient la solidité de la structure », précise Merrill Lynch. « Ce n'est pas souvent qu'une opération notée triple AAA offre un taux à Pibor plus quelques points de base », précise-t-on encore au siège de la banque. Les agences de notation Standard and Poor's et Moody's ont en effet annoncé hier qu'elles attribuaient la note prévisionnelle AAA aux parts A1, A2, A3 et A4 émises par le fonds commun de créances, appelé Cyber-Val juillet 1996, constitué à l'initiative du Crédit Lyonnais et de ABC Gestion. « Le taux référencé sur le taux Pibor avec une majoration de 9 points de base environ, associé au fait que le ratio Cooke [endettement sur fonds propres] est de zéro pour la France, la Belgique et le Luxembourg, et de 10 % au Royaume-Uni, est intéressant pour les investisseurs », renchérit Morgan Stanley. Chaque chef de file est chargé de placer 30 % de l'émission, répartis en quatre tranches. Les tranches sont d'une maturité de un, deux, trois et quatre ans et demi. Le montant est de 8 milliards pour les trois premières tranches et de 16 milliards pour la tranche à quatre ans et demi. Selon Morgan Stanley, qui avait, hier, déjà préplacé la presque totalité du montant qui lui était attribué, les non-résidents paraissent plus intéressés par les créances longues qui offrent un bon rendement. Sur la partie courte, ce sont plutôt les Sicav françaises qui sont intéressées par l'opération du Crédit Lyonnais. De son côté, Merrill Lynch précisait hier que les tranches 1 et 4 étaient déjà très fortement souscrites. L. J. B.
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