Les professionnels de l'intermédiation s'organisent

L'ASSOCIATION française des sociétés de Bourse (l'AFSB) est morte, vive l'Association française des entreprises d'investissements (Afei). Alain Ferri, président de la société de Bourse du même nom, a annoncé hier le changement de dénomination de l'association professionnelle dont il assure la présidence afin de tenir compte de l'entrée en vigueur depuis le 2 juillet de la loi de modernisation des activités financières. Cette nouvelle législation fait en effet entrer de plein droit les sociétés de Bourse au sein de la nou- velle catégorie juridique des entreprises d'investissements. Pour prendre en compte cette évolution, l'AFSB, qui regroupait uniquement une catégorie d'intermédiaires, change de nom et se propose désormais de s'ouvrir aux entreprises exerçant une activité de service d'investissement, tels que les agents des marchés interbancaire et les maisons de titres qui opteront pour le statut d'entreprise d'investis- sement. Des contacts avec les différents professionnels sont en cours et Alain Ferri estime qu'un premier bilan pourra être dressé au mois d'octobre. Mouvement de spécialisation Le but de l'association est de regrouper ces professionnels afin de mieux défendre leurs intérêts et de servir d'interlocuteur aux entreprises de marchés, c'est-à-dire la Société des Bourses françaises et le Conseil des marchés à terme. Même si Alain Ferri s'attend que l'application de cette nouvelle loi entraîne des modifications chez les intermédiaires financiers, il constate que les sociétés de Bourse ont commencé à se préparer à cette évolution en entamant un mouvement de spécialisation sur une activité. Sur 63 sociétés de Bourse en activité, 24 d'entre elles ont opté pour le statut de négociateur pur spécialisé sur un marché. De même, sans attendre la promulgation de la loi, les établissements étrangers ont créé des filiales en France et, dès la fin de l'année dernière, un tiers de l'actionnariat des sociétés de Bourse était d'origine étrangère. Alain Ferri, qui vient d'ouvrir la majorité du capital de sa société au groupe belge Bruxelles Lambert, estime que le mouvement devrait se poursuivre. Plus que la loi de modernisation, c'est surtout l'évolution de la conjoncture boursière qui motive les groupes étrangers. A ce titre, le début d'année 1996 apparaît particulièrement favorable après un exercice 1995 qualifié de médiocre par les professionnels de l'AFSB. Les comptes 1995 des sociétés de Bourse portent largement les traces de cette morosité, puisque le résultat net de l'ensemble de la profession a chuté à 650 millions de francs, contre 1,25 milliard de francs en 1994. Depuis janvier, l'évolution des résultats est redevenue favorable grâce au regain d'activité à la Bourse de Paris et à un programme d'introduction soutenu (25 au cours des six premiers mois contre 36 sur l'ensemble de 1995). HÉLÉNA DUPUY
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