La détente des taux pousse Paris à la hausse

Après la décision de la Réserve fédérale de maintenir inchangée sa politique monétaire, et la publication, hier, des statistiques de l'emploi aux Etats-Unis (voir article ci-dessous), la planète financière respire. Dans le sillage du marché obligataire américain, les taux à long terme français se sont très nettement détendus. Le rendement de l'emprunt de référence du Trésor (OAT) à 10 ans est passé, pour la première fois depuis mars dernier, sous les 5,50 % à 5,49 % (contre 5,53 % la veille). Sur le Matif, l'échéance septembre du notionnel progresse de 24 centièmes à 129,90. Dans ces conditions, le Trésor français n'a eu aucune difficulté à lever près de 23 milliards de francs lors de son adjudication mensuelle (voir page V). La Bourse de Paris, comme la plupart des marchés européens d'actions - Londres s'est adjugé 1,69 % (voir page VIII) -, a également bien réagi aux nouvelles américaines et à l'ouverture en nette hausse de Wall Street. Le CAC 40, qui ne gagnait que 0,5 % à la mi-séance, a subitement bondi à 1,2 % avant de réduire ses gains pour terminer en progression de 0,95 % à 2.936,98 points. Défense : rebond des valeurs. Les valeurs de la défense étaient à la fête hier, en particulier Thomson-CSF. Les opérateurs attribuent ce rebond à la nouvelle envolée du billet vert, mais surtout à « l'effet GAN ». Le fait que le gouvernement puisse décider de privatiser la compagnie d'assurance a relancé la spéculation sur le dossier Thomson-CSF. Le volume de transactions - 9 milliards de francs sur le règlement mensuel, dont 7 milliards sur les valeurs du CAC 40 - était en ligne avec le chiffre d'affaires enregistré lors des précédentes séances. La Bourse profite d'importants courants de liquidités avec les détachements de coupons et le prochain remboursement de l'emprunt Balladur. Toutefois les atermoiements du gouvernement concernant une augmentation des impôts des entreprises et des Français les plus aisés pourraient assombrir l'humeur des investisseurs. Ces derniers étaient en effet dans l'expectative, hier, à quelques heures de l'intervention télévisée du Premier ministre, Lionel Jospin, dont ils attendaient de sérieux éclaircissements. P.-H. M. et P. Mo.
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