L'argent résiste à la révolution de la photo

LA RÉVOLUTION du numérique dans la photographie n'inquiète plus les producteurs d'argent métal. Un an après l'annonce de la venue, sur le marché de l'image, de nouvelles technologies (voir le supplément Nouveaux Marchés, Voir Evenement), les ratés de la commercialisation rassure le marché. La déferlante censée peser sur la demande de pellicules traditionnelles n'est pas au rendez-vous. Et, dans un domaine voisin d'utilisation de l'argent métal, l'industrie du film de fiction connaît un peu partout dans le monde un sursaut de « consommation ». Cette amélioration de la demande signifie surtout, pour les producteurs de métal gris, une multiplication des copies de films lors de la sortie, donc un plus grand nombre de copies tirées. Ce mouvement reçoit une impulsion supplémentaire, avec la tendance de plus en plus marquée à une rentabilisation rapide d'une production, affirment les analystes de CPM, le consultant de New York spécialiste de l'argent métal. Atteindre cet objectif implique que des tirages multiples sur des pellicules à base de sels argentifères soient mis à la disposition des salles de cinéma. Une menace réelle Cette double conjonction - retard à l'allumage pour la diffusion des nouvelles technologies de l'image et bonne tenue de l'industrie du cinéma - explique la bonne résistance du marché de l'argent destiné à la photographie. Cependant, l'heure n'est pas à l'optimisme béat chez les producteurs. La menace des nouveaux procédés axés autour de l'image numérique sans support de pellicule argentifère est réelle, comme l'est celle de la technologie des APS. Ce dernier procédé utilise des pellicules à base d'argent nécessitant 40 % de moins d'argent métal que dans le procédé traditionnel. Pour autant, cette nouvelle technologie, estime CPM, devrait se traduire par une progression de 10 % des usagers de la photographie. A l'arrivée, la demande devrait rester stable. Surtout, le prix de l'argent métal apparaît comme le facteur décisif qui maintient le métal gris dans la course face au numérique . « A 5 dollars l'once d'argent métal, estime John Auger de la Photo Marketing Association, des Etats-Unis, le procédé à base de sels d'argent reste le plus compétitif. Il est largement moins onéreux que les procédés utilisés par l'image digitale, qui mettent en oeuvre des produits himiques dont les coûts s'envolent. » Un constat que confirment les experts de CPM ainsi que ceux de Goldfields Minerals Service, qui viennent de rédiger, pour le compte du Silver Institute, le rapport sur l'état du marché de l'argent métal en 1995. G.-A. K.
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