Monnaies + Le mark donne de nouveaux signes de faiblesse

Les craintes de l'émergence d'un euro faible, malgré l'insistance des responsables allemands sur le respect du critère de déficit budgétaire à la virgule près, ont pesé sur la tenue du mark. Helmut Kohl s'est rallié lundi à Theo Waigel, le ministre des Finances allemand, pour rajouter deux zéro derrière le 3 % imposé par Maastricht. Mais il est critiqué par les membres de sa propre coalition : Edmund Stoiber, ministre président de Bavière et l'un des hauts responsables de la CSU en tête. Le mark est d'autant moins attrayant à l'heure actuelle que l'économie allemande peine à redémarrer et devrait connaître cette année un des taux de croissance les plus faibles du monde industrialisé, ce qui accélère les sorties de capitaux. Principal bénéficiaire : la lire italienne, montée hier jusqu'à 771,60 pour un mark, au plus haut depuis décembre, cours à comparer à un pivot de 990. Le franc français n'a pas été en reste qui, malgré les premières anicroches du nouveau gouvernement, a fait de fréquentes incursions au-dessus de 3,37, montant jusqu'à 3,3675. Mais, c'est surtout le dollar qui profite de l'affaiblissement de la monnaie allemande. Il est venu s'attaquer hier aux seuils de 1,75 deutsche mark et de 5,90 francs, que l'on n'avait pas revus depuis février 1994, sans toutefois parvenir à les franchir. Il s'est arrêté à, respectivement, 1,7490 et 5,8940 au plus haut dans les transactions de mardi, les opérateurs mettant un frein à leur ardeur haussière dans l'attente de l'issue de la réunion du conseil de la Réserve fédérale américaine ce mercredi. Mais, quelle qu'en soit la conclusion, le billet vert dispose d'atouts qui lui ont déjà permis de sortir de sa récente inertie, dont l'euroconfusion n'est pas le moindre. Le dynamisme de l'économie américaine, qui contraste avec l'atonie conjoncturelle ambiante en Europe, est un gage de sa bonne tenue, et la perspective d'une hausse de ses rendements en est un autre. Fulgurante ascension. L'autre grande bénéficiaire de la désaffection pour le deutsche mark est la livre sterling, qui poursuit sa fulgurante ascension, même si elle fait de façon intermittente l'objet de prises de bénéfices. Hier, elle s'est hissée à un nouveau point haut de cinq ans face au mark et au franc, montant respectivement jusqu'à 2,9115 et 9,8175, avant de courber l'échine à l'annonce d'une contraction de l'indice des directeurs d'achats. Elle se retrouve néanmoins à une encablure des cours pivots qui prévalaient avant son éviction du SME en septembre 1992 et qui se situaient à 2,95 marks et 9,89 francs et avec lesquels elle pourrait renouer au cours des prochaines séances. Prochain test cet après-midi avec la présentation du collectif budgétaire du gouvernement de Tony Blair. Si la hausse de la pression fiscale qu'il devrait comporter est moindre qu'anticipé, la Banque d'Angleterre fera la compensation par une hausse des taux destinée à calmer les pressions inflationnistes. Isabelle Croizard
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