Après deux jours de chute Wall Street se rétablit

APRES AVOIR OUVERT sur une note irrégulière hier, Wall Street réussissait à la mi-séance à afficher un gain de 0,53 %, le Dow Jones s'affichant à 5.580,38 points, tandis que les rendements à trente ans se détendaient légèrement, à 7,18 %. Les opérateurs, après avoir massivement vendu au cours des deux dernières séances, ont profité de la situation pour réaliser de bonnes affaires. Mais le rebond du Dow Jones pourrait être limité, puisque avant de prendre des positions durables, les marchés, obligataire et boursiers, attendent de nouvelles indications sur l'état de l'économie. Ces nouvelles viendront en fin de semaine, avec l'annonce des chiffres de ventes au détail et de l'indice des prix à la production. Après la publication du rapport sur l'emploi de vendredi dernier, qui avait semé la panique sur les marchés, en faisant ressurgir le spectre de l'inflation, la baisse du taux de chômage à 5,3 % continue d'étonner de nombreux boursiers. Ces derniers se demandent en effet pourquoi la vigueur de l'économie américaine ne se répercute pas sur les profits des entreprises. Les premières estimations de bénéfice pour le second trimestre 1996 sont plutôt sombres et la hausse du dollar affecte le rapatriement des bénéfices d'entreprises internationales comme IBM. Les entreprises de haute technologie ont pratiquement toutes annoncé que leurs profits n'atteindraient pas les niveaux escomptés par les analystes financiers. Quant aux fabricants de micro-ordinateurs, ils n'arrivent pas à profiter de la croissance de 15 % à 20 % de leur marché du fait de la guerre des prix. Apple devrait ainsi annoncer une perte de 120 millions de dollars pour le trimestre, tandis que Digital Equipment prévoit de licencier 7.000 employés et de passer une provision de 475 millions de dollars pour restructuration. L'industrie baisse ses prix Les valeurs technologiques ne sont pas les seules à avoir des problèmes. Ford, General Motors et Chrysler ont enregistré des ventes moins importantes que prévu pendant le mois de juin. Dans ce secteur, la guerre des prix n'a pas encore commencé, mais les constructeurs ont recours à des leasings de plus en plus long pour attirer les consommateurs. En allongeant la durée d'un leasing, le bras financier du constructeur peut masquer l'impact d'une hausse des coûts du crédit. D'autres secteurs industriels souffrent d'une concurrence acharnée qui abaisse les prix de vente, et donc les marges. La guerre des prix affecte ainsi les fabricants de céréales pour le petit déjeuner, les fabricants de médicaments génériques et les fournisseurs de spécialités chimiques. Les industries papetières sont pénalisées par une baisse des prix entamée à la fin de 1995. A cet égard, Boise Cascade devrait annoncer un bénéfice de 58 cents par action, contre 1,43 dollar l'année dernière, Champion International un profit de 11 cents (contre 1,79 dollars), Georgia-Pacific de 14 cents (2,95 dollars un an plus tôt) et International Paper un bénéfice de 25 cents (1,25 dollar). PASCAL BOULARD
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