ESPAGNE + Baron de Ley coté à Madrid

L'engouement des Espagnols à l'égard d'une Bourse décidément débridée (l'indice de Madrid a gagné près de 40 % depuis le début de l'année) accroît le rythme des introductions sur le marché. Le tour est venu cette fois des entreprises productrices de vins de la Rioja, la meilleure région vinicole du pays. L'une des principales d'entre elles, Baron de Ley, a lancé en début de semaine une offre publique de vente (OPV) portant sur 74,6 % de son capital. L'opération, coordonnée par Merrill Lynch, est destinée aux investisseurs institutionnels, étrangers (55 %) et nationaux. Stratégie ambitieuse. Les actions mises en vente appartiennent pour la plupart au groupe financier Mercapital, désireux de se retirer après avoir réalisé une plus-value satisfaisante depuis son entrée dans la société, il y a six ans. En attendant de connaître, le 13 juillet, le prix définitif, une fourchette provisoire a été fixée entre 1.950 et 2.250 pesetas par action, ce qui correspond à un rapport capitalisation/bénéfice net (PER) entre 14,4 et 16,6. Le solde de 24,4 % du capital restera aux mains des quatre principaux dirigeants de l'entreprise, qui prévoient une ambitieuse stratégie de croissance, notamment à l'exportation (30 % des ventes aujourd'hui, contre 7 % deux ans plus tôt). La société a de quoi séduire les investisseurs : elle a réalisé, l'an dernier, un chiffre d'affaires de 3,535 milliards de pesetas (141 millions de francs) et obtenu un bénéfice avant impôt de 1,311 milliard de pesetas, soit une hausse, respectivement, de 53 % et 93,6 % par rapport à 1995. Cette période faste succède à une phase initiale difficile. Créée en 1973, Baron de Ley fut d'abord contrôlée par une institution financière, Bankunion, et se retrouva rapidement au bord de la faillite. Les experts de la banque chargés du dossier décidèrent de renflouer eux-mêmes la société, qui leur paraissait viable, et, après plusieurs tentatives infructueuses, découvrirent en 1991 avec Mercapital l'associé financier qu'ils recherchaient. Baron de Ley n'est pas la seule entreprise du secteur à préparer son entrée sur le parquet : une de ses consoeurs, CVNE (Compania Vinicola del Norte de España) - avec un chiffre d'affaires de 3.400 millions de pesetas en 1996 - s'apprêt à y introduire un peu plus de 20 % de son capital. Les vins de la Rioja ne cessent de gagner des parts de marché à l'exportation, et les entreprises découvrent aujourd'hui la Bourse, plus que jamais à la mode, pour financier leur stratégie d'expansion. Thierry Maliniak, à Madrid
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