Cuivre + L'avenir de Zambia Cooper mieux assuré que jamais

Valeur étrangère la plus échangée de la Bourse de Paris, où sont localisés ses actionnaires minoritaires, la Zambia Copper Investments (ZCI) a encore gagné 41 % vendredi, pour atteindre 16,10 francs. Elle valait moins de 3 francs il y a un an. Depuis, Lusaka poursuit sans faiblesse la privatisation de gré à gré de l'entreprise nationale ZCCM, dont ZCI détient le tiers du capital. La mine de Luanshya vient d'être attribuée au groupe Binani, présent en Zambie depuis 1955. Le prix payé est supérieur à ce qui ressortait de l'évaluation de la banque d'affaires N. M. Rothschild. Les « majors » de l'industrie se disputent discrètement les réserves de la « ceinture du cuivre », étendue de part et d'autre de la frontière entre Zaïre et Zambie. « Francis H. Kaunda, en charge de la privatisation, a dirigé la ZCCM pendant près de vingt ans. Il est de ceux qui veulent la vendre au meilleur prix. L'évaluation de Rothschild apparaît en fait plutôt timorée », sourit une source proche du dossier. Lusaka a pour sa part abaissé de 20 % à 17,5 % le taux de TVA sur l'industrie minière, témoin de sa volonté de privatisation. Autre information capitale, l'Anglo-American va publier l'étude de faisabilité lancée en février sur la future mine de Konkola Deep, qui requiert des investissements de plusieurs milliards de francs. De bonne source, l'étude est terminée. Son contenu est positif. L'Anglo-American, propriétaire des lieux avant la nationalisation, a coopéré avec Lusaka. Il ne cherche toutefois pas à faire monter les enchères. Vers une baisse du cuivre. Les experts sont plus bavards. « Malgré la relative haute teneur en cuivre du minerai zambien, les coûts de production actuels dépassent 100 cents par livre (contre 50 cents au Chili). La ZCCM est au mieux marginalement profitable », note Ian Woodley, analyste financier chez Fleming Martin à Johannesburg. Il précise que « cela est dû au manque d'investissements dans les nouvelles techniques minières ». Pour un rendement de 15 %, proche des taux d'intérêt zambiens, il faut donc diminuer les coûts de production, ce qui lui semble possible. Prudent, il anticipe par ailleurs une baisse des cours mondiaux du cuivre, vers une fourchette de 70 à 105 cents par livre (117 actuellement). Nicolas Thiéry
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.