Les places asiatiques évoluent en ordre dispersé

Les gérants de fonds internationaux restent globalement haussiers sur les marchés asiatiques, mais ils sont devenus sélectifs. Singapour et Kuala Lumpur, qui avaient bondi de concert à la fin de l'automne 1995 - comme l'ensemble des places internationales - ont chacune inscrit un sommet. Malgré leur repli, la valorisation des deux places apparaît toujours élevée aux spécialistes de la zone. En Malaisie, le gouvernement ne semble pas pouvoir contrôler la forte croissance économique. De nouvelles hausses de taux d'intérêt pourraient déprimer un peu plus la Bourse. A Singapour, la hausse de l'immobilier, du coût du travail, du coût de la vie et de la monnaie laissent dubitatifs les gérants de portefeuille. Taiwan est dans une position intermédiaire. Le rebond qui a suivi les manoeuvres militaires de la République populaire de Chine dans le détroit de Formose semble manquer de souffle. L'économie taiwainaise doit s'ajuster en gagnant plus de productivité à la hausse des coûts du travail. e processus est enclenché, mais il prendra du temps. Dans ce climat, quelques gérants font des arbitrages en allégeant les positions à Taiwan et en renforçant celles sur Hong Kong. Certes, Hong Kong est intimement liée à l'évolution du dollar et des taux américains. Une hausse des taux courts, orchestrée par la Réserve fédérale américaine, provoquerait certainement une chute du marché. Toutefois, sa valorisation apparaît nettement modérée par rapport aux autres places asiatiques. Le 1er juillet 1997, l'Union Jack sera abaissé et le compte à rebours a commencé dans la ville. La future attitude de la Chine populaire pourrait stimuler la volatilité de l'indice Hang Seng, sans toutefois inquiéter les gérants. Les plus optimistes jugent que allégement des conditions de crédit en Chine populaire compensera tout éventuel resserrement américain. La reprise d'une croissance chinoise plus saine devrait également avoir un impact positif, au moins sur les actions «H », qui concernent uniquement les sociétés chinoises. La surprise philippine Sur Séoul, les points de vue sont bien tranchés. Le formidable déclin des prix des mémoires Dram (Dynamic Random Access Memory) a finalement pesé sur les grands du secteur, Samsung, Hyundaï, LG Semicon, mais aussi sur le déficit des comptes courants. Ceux qui avaient anticipé ce mouvement conservent un sentiment baissier. Toutefois, l'indice composite de la Bourse de Séoul a beaucoup baissé et il pourrait rebondir, jugent les haussiers. Dans le cas d'une croissance économique mondiale en phase vers la fin de l'année, les produits sud-coréens s'exporteront plus facilement et la Bourse devrait en tenir compte. Manille a beaucoup monté au cours des huit derniers mois puisque l'indice composite a gagné un millier de points en s'établissant au-dessus de 3.200 points. Une telle appréciation devrait amener une pause. Toutefois, l'économie des Philippines ne cesse de surprendre les analystes. Les perspectives de rentabilité des entreprises cotées sont bonnes. Pour l'heure, l'incapacité du gouvernement à mettre en place une réforme fiscale de grande ampleur n'inquiète pas les boursiers. Pascal Boulard, envoyé en Asie
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