Axa a augmenté son offre d'actions à Wall Street

AXA a conclu hier l'introduction sur le New York Stock Exchange de ses American Depositary Shares (ADS). Cette valeur mobilière spéciale représente la moitié d'une action ordinaire Axa cotée à Paris (il faut donc deux ADS pour obtenir l'équivalent une action Axa). La demande, soutenue, a permis aux deux coordinateurs de l'opération, Goldman Sachs et Donaldson Lufkin & Jenrette, d'augmenter la taille de l'émission de 15 %. C'est donc 4,6 millions d'ADS qui ont été vendus aux investisseurs américains, au lieu des 4 millions initialement prévus. Après cette introduction, l'autocontrôle des filiales ressort à 3 % du capital, tandis que le public détient 51,2 % des actions Axa en circulation. Le succès de l'émission est lié à plusieurs facteurs. Axa est un groupe que les Américains connaissent puisqu'il a racheté Equitable en 1992, alors que cette grande compagnie d'assurance vie avait des difficultés. Avant cette opé- ration, Claude Bébéar, le pa- tron d'Axa, avait tenté de re- prendre le Farmers Group, sans succès. L'exercice lui a appris, ainsi qu'à ses cadres, à délivrer le message que les investisseurs américains aiment entendre. Claude Bébéar a été sans doute le premier patron français à publier sa rémunération et la valeur potentielle de ses participations dans Axa et la Financière Axa. Devant les investisseurs américains, le groupe a démontré qu'il s'est toujours démarqué du secteur français de l'assurance, pénalisé par des engagements immobiliers coûteux et des gestions sans imagination. Le « road show » de l'entreprise est passé par New York, Boston, Philadelphie, Los Angeles et même Nassau, au Bahamas. Axa a rencontré quelques investisseurs institutionnels qui ne le connaissaient pas beaucoup. Certains, habitués à des entreprises américaines dédiées à un seul segment d'activité, ont trouvé que son architecture était complexe. La cotation à New York permet au groupe français de pouvoir solliciter de nouvelles sources de financement pour ses activités. Ce désir de diversification des financements anime aussi Nomura Securities. La grande banque d'affaires japonaise songe, depuis les années 80, à introduire ses actions sur le New York Stock Exchange. Entre-temps, la crise bancaire japonaise, la récession et la baisse de la Bourse ont mis un frein à ces ambitions. Le vif rebond de l'indice Nikkei depuis l'été dernier et le retour de la croissance économique ont stimulé le titre Nomura. Hier, il se négociait à 2.140 yens, contre 1.440 un an plus tôt. Si Nomura décide de s'inscrire en Bourse, l'entreprise devra dévoiler des renseignements financiers plus complets que ceux qu'elle divulgue aujourd'hui. Elle a déjà fait un pas dans cette direction en publiant ses comptes selon les normes comptables américaines. Selon le quotidien japonais Yomiuri, elle devra expliquer son système de provisionnement pour les créances douteuses de 400 milliards de dollars de sa filiale Nomura Finance. P. B., AVEC BLOOMBERG
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