Gomme + Le Stock régulateur prêt à intervenir sur le caoutchouc

Le marché du caoutchouc attend le retour du Stock régulateur. Depuis un peu plus de trois ans, cette structure de régulation des prix était sur la touche. Les cours de la gomme naturelle s'affichaient largement au-delà des seuils d'intervention. Mais, depuis le début de l'année, le marché est mal orienté. La gomme a cédé un peu plus de 15 % de sa valeur en un semestre et ses cours s'inscrivent au plus bas depuis trente-huit mois. Mécanisme d'intervention. Sur le marché, une majorité d'opérateurs laissent entendre que le déclin des cours est loin d'être enrayé. Du coup, le Stock régulateur retrouve l'une de ses fonctions : accompagner la baisse en lissant les à-coups du marché. Depuis quelques jours, le repli des cours de la gomme naturelle a amené le caoutchouc proche du niveau d'intervention du Stock régulateur. Hier, la moyenne à 5 jours de l'Inro (Accord international du caoutchouc) s'établissait à 204,51 cents malais. De son côté, le prix de référence retenu par le Stock régulateur pour justifier de son intervention sur le marché, et qui se calcule à partir des quatre qualités de caoutchouc (RSS1, RSS3, TSR10 et TSR 20), s'établissait à 196,20 cents malais. Selon les nouvelles règles en vigueur, le Stock peut intervenir pour soutenir les cours en achetant de la gomme naturelle dès que les cours du panier de référence tombent à 183 cents malais. De plus, son directeur a obligation d'acheter de la gomme si les cours tombent à 172 cents par kilo. Sur le marché du caoutchouc naturel, les acheteurs adoptent une stratégie d'attente. « Pourquoi acheter maintenant, alors que les cours n'ont aucune raison de se reprendre », selon un trader. Crise thaïlandaise. En fait, le négoce et les utilisateurs de caoutchouc naturel ne tiennent pas à brûler leurs cartouches en se précipitant maintenant sur du caoutchouc alors que la baisse est inscrite dans les faits. Les traders estiment que le Stock dispose d'une marge de manoeuvre réduite. « Le Stock ne peut guère aceter plus de 100 tonnes de gomme, commente un analyste londonien. Or, une ponction de 100 tonnes de gomme n'est pas suffisante pour infléchir la tendance. » Les acheteurs savent que la crise financière thaïlandaise joue contre une reprise du caoutchouc. En effet, Bangkok soutient son prix intérieur en achetant une partie de la production nationale. Les inventaires thaïlandais, selon plusieurs pointages, s'inscrivent dans une fourchette allant de 15.000 à 20.000 tonnes. A la moindre inflexion du marché, « les Thaïlandais vont vendre une partie de leurs réserves. Ce faisant, ils vont réduire à néant l'intervention du Stock régulateur », constate un spécialiste. Le marché s'attend à voir sombrer les cours de la gomme jusqu'au niveau des 172 cents. Un palier qui pourrait être atteint dans le courant de juillet. Guy-André Kieffer
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