Le « renversement ordonné » des parités satisfait les Sept

D'un sommet l'autre. L'an dernier à Halifax, les responsables des sept pays les plus riches du monde s'étaient émus des désordres monétaires et s'étaient engagés à « promouvoir une stabilité accrue sur le marché des changes ». En fin de semaine dernière dans leur déclaration économique, les protagonistes du sommet de Lyon soulignent que « le renversement ordonné » des parités des grandes monnaies depuis 1995 constitue « un mouvement positif et prometteur », sans mentionner explicitement le dollar. Des perspectives de stabilité sur le marché des changes C'est un véritable gouffre qui sépare les deux communiqués, à la hauteur des évolutions intervenues depuis un an. Lors de la réunion qui se tenait l'été dernier au Canada, des bouleversements majeurs avaient agité le marché des changes, lors des mois précédents, avec la chute du dollar à ses plus bas niveaux historiques face au deutsche mark à 1,3430 et face au yen à 79,75. Ces bouleversements devaient se poursuivre au delà de leur rencontre annuelle pour se propager aux parités des monnaies européennes face au mark. En France, à la veille du week-end dernier, les Sept ne pouvaient faire autrement que de se féliciter des évolutions intervenues depuis le début de l'année. Comme nous le soulignions dans notre édition de jeudi, la volatilité sur le marché des changes depuis janvier est tombée à un niveau historiquement bas et si les tendances se poursuivent, au second semestre, le crû 1996 sera le plus stable qu'ait connu le marché des changes depuis le fin des années soixante-dix. Les corrections intervenues sont, en outre, toutes allées dans le bon sens. Les monnaies du SME et de sa périphérie ont renoué avec des parités d'équilibre, tandis que le dollar, sous-évalué de façon criante l'an dernier, a regagné près de 30 % de sa valeur vis-à-vis du yen et 13 % par rapport au mark et aux devises européennes du noyau dur. Au point que dans son dernier rapport mensuel, la Bundesbank estimait que la monnaie allemande avait entièrement corrigé sa surévaluation de l'an dernier. Mais les Sept ont néanmoins pris un risque. S'ils s'estiment satisfaits des parités actuelles du dollar, exception faite des Français, qui par la voix de Jean Arthuis ont souhaité une poursuite de son appréciation, le marché des changes a horreur de la fixité des cours. Il l'a fait savoir depuis jeudi dernier, en recommençant à vendre les dollars dont il est surchargé face aux monnaies du vieux continent. Le billet vert, affecté par la perspective du maintien de sa prime de rendements à son niveau actuel alors qu'il avait été poussé à la hausse par l'attente de son augmentation, se maintenait vendredi en bas de sa récente fourchette de transactions autour de 1,5250 mark et de 5,1460 francs. Et même s'il est monté à un point haut de vingt-huit mois face au yen, à 109,95, les anticipations de durcissement de la politique monétaire japonaise s'étant totalement envolées, il s'est montré une nouvelle fois incapable de franchir le seuil de résistance de 110. Isabelle Croizard
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