Discover s'émancipe de Morgan Stanley

Au terme de plusieurs années de tergiversation, Morgan Stanley accorde enfin son autonomie à Discover. Le quatrième distributeur de cartes de crédit américain sera officiellement coté aujourd'hui sur la Bourse de New York (Nyse) et intégrera l'indice S&P 500 après avoir été traité sur le marché gris depuis le 14 juin. Samedi, les actionnaires de Morgan Stanley ont reçu une action de l'émetteur de cartes de Riverwoods, Illinois, pour deux actions de l'établissement de Wall Street qu'ils détenaient.Morgan Stanley, qui a hérité de la société lors du rachat de Dean Witter Discover & Co. en 1997, a longtemps résisté aux appels d'investisseurs qui militaient pour une scission afin de dynamiser la valeur boursière de la banque. Son ancien directeur général, Philip Purcell, comme son successeur, John Mack, estimaient que la stabilité des résultats de Discover protégeait Morgan Stanley des aléas cycliques de Wall Street. Macka d'ailleurs annulé un projet despin-off en 2005, avant de l'exhumer à la fin 2006.DES PERSPECTIVES QUI SUSCITENT UN DEBAT ANIMEEn vertu des transactions réalisées sur le marché gris, la capitalisation de Discover s'élève aux alentours de 14 milliards de dollars. À Wall Street, les perspectives de la société suscitent un débat animé. La plupart des analystes considèrent que, avec son entrée en Bourse, Discover disposera d'une monnaie d'échange pour étoffer son réseau et son système de paiement. Nombre d'opérateurs estiment que le titre sera aussi entouré car l'émetteur devrait susciter l'appétit de banques de détail - désireuses de réduire leur dépendance vis-à-vis de Visa et de Master Card -, voire de sociétés de distribution. Et les investisseurs font confiance à ce secteur d'activité. Alors que Visa prépare sa propre entrée en Bourse, celle de Master Card a été couronnée de succès. Introduit au prix de 39 dollars en mai 2006, le titre a clos à 165,8 dollars vendredi soir.Les plus sceptiques jugent toutefois une comparaison entre Discover et Master Card inappropriée. Analyste chez Calyon, Craig Maurer est déjà en position " vendre " sur le titre, Discover pâtissant, selon lui, " d'années de sous-investissement, de décisions stratégiques malheureuses, d'une piètre performance de son portefeuille ", qui placent l'entreprise " dans une faible position " par rapport à ses concurrents.Essentiellement présent aux États-Unis, Discover a traité 113,6 milliards de transactions l'an dernier contre 407 milliards pour American Express, 862 milliards pour Master Card et 1.600 milliards pour le mastodonte Visa. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires de Discover a reculé de 13 %, à 1,03 milliard de dollars, tandis que son bénéfice avant impôt a chuté de 38 %, à 333 millions.
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