Crédit Agricole réorganise sa gestion d'actifs en Italie

Le divorce entre Crédit Agricole SA et Intesa est loin de se faire à l'amiable. C'est le débauchage du Français Francis Candylaftis, administrateur délégué de CAAM Sgr, la filiale italienne de gestion d'actifs de la Banque verte, par Intesa Sanpaolo qui a mis le feu aux poudres (voir " La Tribune " du 21 juin 2007). Il y a deux semaines, la filiale de gestion d'actifs d'Intesa Sanpaolo, Eurizon Capital, annonçait dans un communiqué que Candylaftis " a été nommé administrateur délégué d'Eurizon Capital ". Ce recrutement par les anciens alliés italiens a particulièrement irrité les banquiers français.Au moment où CAAM Sgr gère la complexe séparation des actifs sous gestion apportés jadis par Intesa dans leur société commune (Nextra), ce transfert a fortement déplu. Surtout qu'à Milan, on susurre que, dans les accords passés entre Intesa et Crédit Agricole, il était justement interdit de débaucher l'administrateur délégué.La Banque verte, une fois la surprise passée, a aussitôt trouvé un nouvel administrateur pour CAAM Sgr en la personne de Michel Pelosoff, un ancien du Crédit Lyonnais, membre du comité exécutif du groupe Crédit Agricole Asset Management (CAAM) bénéficiant déjà d'une expérience milanaise. Les Français n'abandonnent en effet en rien leur activité de gestion d'actifs dans la Péninsule, bien au contraire. CAAM, fort de 544,4 milliards d'euros d'encours consolidés, alimente le réseau de banque de détail dont dispose désormais Crédit Agricole SA via ses filiales Cariparma et FriulAdria, soit un réseau de 665 agences et 1,4 million de clients.Le pôle asset management du Crédit Agricole voudrait aussi " développer son ancrage auprès d'un certain nombre de réseaux distributeurs externes " en Italie mais le contexte actuel fait penser que le réseau Intesa Sanpaolo ne devrait plus en faire partie. De plus, CAAM mise aussi sur le marché des investisseurs institutionnels.AMBIANCE DETESTABLEEntre-temps, la nomination de Candylaftis à la tête d'Eurizon Capital, le numéro un de la gestion d'actifs dans la Péninsule avec 131 milliards d'euros sous gestion, est suspendue. Son " prédécesseur ", Eugenio Namor, n'a même pas démissionné. Bref parmi les 480 salariés du gestionnaire d'actifs présent en Italie et au Luxembourg, l'ambiance est détestable, certains banquiers apprenant le nom de leur successeur par la bande et se voient ainsi " raccompagnés à la porte ". Intesa Sanpaolo avait annoncé la nomination de Candylaftis sans que le conseil d'administration d'Eurizon Capital n'ait été réuni, au grand dam de son président, l'économiste Daniel Gros.
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