L'assurance maritime sous pression

Les sociétés d'assurance font face à un nouveau défi : la forte croissance du transport maritime, qui bénéficie à plein de l'augmentation des échanges mondiaux. Le volume des marchandises transportées a augmenté de 8,9 % en 2006, notamment sous l'impulsion des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine). " L'environnement du transport maritime est très favorable ", confirme le président de la Commission des assurances transports de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), Patrick de La Morinerie. Cette tendance devrait se confirmer dans les années à venir avec une prévision d'accroissement du tonnage mondial de 40 % entre 2005 et 2010.BAISSE DES COTISATIONSL'augmentation de la taille des navires, singulièrement des porte-conteneurs, implique une accumulation considérable de valeurs assurées. " Un navire peut compter jusqu'à 15.000 conteneurs, ce qui représente une valeur d'environ 1,5 milliard d'euros de marchandises ", détaille Christophe Delon, président du comité d'études Facultés (c'est-à-dire marchandises) de la FFSA. Plus que jamais, cette situation pose le problème de la qualité de l'assureur et notamment de sa solvabilité. D'autant plus que l'an dernier, le volume des cotisations de l'assurance transports maritime en France a diminué de 2 % par rapport à 2005 passant à 746 millions d'euros en 2006, principalement en raison de l'appréciation de l'euro par rapport au dollar qui est la monnaie généralement utilisée dans les contrats.Cette baisse des cotisations, associée à l'augmentation des valeurs assurées, fragilise les sociétés d'assurance. Par exemple, en mars 2006, les assureurs furent très proches de verser environ 500 millions d'euros d'indemnisations, à la suite de l'incendie à bord du Hyundai Fortune. Le naufrage de ce navire sud-coréen, qui transportait 5.500 conteneurs, a été évité, sachant qu'un conteneur est valorisé en moyenne à 100.000 euros, selon la FFSA.Ainsi, l'ampleur des sinistres potentiels peut rendre les indemnisations difficiles à assumer pour les assureurs. Patrick de La Morinerie précise que " 30 % des primes mondiales ont été consacrées à quelques catastrophes majeures maritimes " pendant les quatre premiers mois de l'année 2007. Ce problème est suivi avec attention par l'ensemble des compagnies françaises, qui occupent le 5e rang mondial dans la branche maritime et transport. Des groupes de travail ont d'ailleurs été créés afin de réfléchir à cet enjeu.
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