Les Italiens adeptes des taux variables

Le secteur bancaire italien a peu souffert de la crise des subprimes. Mais ses clients pourraient bientôt manifester quelques difficultés. Si la Banque centrale européenne (BCE) poursuit cette année sa hausse des taux d'intérêt, nombre de détenteurs de prêts immobiliers dans la péninsule verront leurs conditions ­financières se détériorer. 52,7 % des Italiens titulaires d'un prêt ­hypothécaire ont souscrit un prêt à taux variable, le plus souvent indexé sur l'Euribor, comme l'indique le rapport annuel sur l'épargne en Italie publié par la banque BNL-BNP Paribas et le centre de recherche Einaudi.Parmi le millier de familles italiennes interrogées pour le compte de la BNL, un quart des ménages soumis à un prêt immobilier à taux variable indique dormir sur ses deux oreilles même dans la perspective d'une hausse des taux. Un tiers estime en revanche que " même une hausse modeste pourrait les mettre en difficulté financière ". Or l'Euribor servant de référence à ces taux variables a gagné plus de deux points passant d'environ 2,4 % à 4,4 % en moins de deux ans. Après l'Espagne, l'Italie est le pays comptant la plus grande proportion de prêts hypothécaires à taux variable. En France et en Allemagne, respectivement 77 % et 85 % des souscripteurs de prêts immobiliers ont opté en 2006 pour un taux fixe.UN " POTENTIEL LARGEMENT EXPLOITE"De toute évidence, les Italiens perçoivent les prêts à taux variable comme plus " avantageux ". Si les taux des prêts immobiliers sont plus élevés dans la péninsule qu'en moyenne en Europe, cette différence est moindre quand il s'agit d'un prêt à taux variable. Les tensions sur les taux d'intérêt n'ont pas encore fait faiblir l'engouement italien récent pour le crédit à la consommation. En trois ans, le recours au crédit conso est ainsi passé de 10,8 % des personnes interrogées pour le rapport BNL en 2004 à 17 % cette année. Il s'agit d'un phénomène de rattrapage : les encours de crédit conso représentant en Italie à peine en décembre 2006 3 % du PIB contre 7 % en moyenne pour la zone euro.Le " potentiel " du marché italien pour les opérateurs du crédit à la consommation est d'ailleurs largement exploité par diverses banques étrangères, notamment françaises. Crédit Agricole devrait bientôt prendre le contrôle de la totalité d'Agos proposant son crédit conso dans la péninsule. Et BNP Paribas (Cetelem) et sa filiale BNL rongent leur frein pour mettre la main sur Findomestic, le numéro un du secteur en Italie, dont les Français partagent le contrôle avec Intesa Sanpaolo.
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