Northern Rock va s'expliquer devant ses actionnaires

L'assemblée générale extraordinaire demain à Newcastle des actionnaires de Northern Rock promet d'être houleuse. Quatre mois après le déclenchement de la crise et l'intervention urgente de la Banque d'Angleterre, l'établissement britannique spécialisé dans le crédit hypothécaire n'a toujours pas de repreneur. La direction a certes annoncé vendredi la cession de son portefeuille de prêts immobiliers Lifetime, qui représente 2 % des actifs totaux de Northern Rock, à JP Morgan, pour 2,2 milliards de livres (près de 3 milliards d'euros). Ce prix, supérieur de 2,25 % à la valeur du portefeuille, permet de dégager une plus-value de 50 millions de livres. " Ceci démontre la qualité de nos actifs ", a affirmé le nouveau directeur général de Northern Rock, Andy Kuipers. Le cash dégagé servira à rembourser une partie des 25 milliards de livres empruntés à la Banque d'Angleterre. Pourtant, cette cession pourrait ne pas satisfaire tous les actionnaires. Les deux hedge funds activistes, RAB Capital et SRM Global, détenant ensemble environ 18 % de la banque, ont fait mettre dans l'ordre du jour de l'assemblée une motion obligeant la direction à demander l'autorisation des actionnaires avant toute cession d'actifs.NATIONALISATION EVOQUEERAB Capital et SRM Global croient que Northern Rock a surtout besoin d'un nouveau management et d'une injection de capitaux. Mais les deux principaux candidats à la reprise de Northern Rock, le groupe Virgin et le fonds Olivant, ont du mal à réunir les ressources nécessaires. Aucune solution ne semble sortir non plus du rapport de Goldman Sachs pour le Trésor britannique. La banque d'affaires a étudié différentes hypothèses de financement et proposé la transformation en obligations d'une partie (15 milliards de livres) de la dette contrainte par Northern Rock envers la Banque d'Angleterre. Reste que l'éventualité d'une nationalisation de la banque, en cas d'échec d'une reprise par le secteur privé, gagnait du terrain ce week-end. Si cela devait se produire, Ron Sandler, ex-patron du Lloyd's, a déjà accepté d'être président exécutif de Northern Rock nationalisé.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.