Tassement pour la gestion française

Coup de frein brutal sur le marché français de la gestion d'actifs après quatre années successives de croissance à deux chiffres. D'après les chiffres publiés hier par l'Association française de la gestion financière (AFG), les encours sous gestion n'ont crû l'an dernier dans l'Hexagone que de 1,7 %, à 2.453 milliards d'euros, après 13 % de progression en 2006 et + 12 % en 2005. À eux seuls, les Sicav et fonds communs de placement font presque du surplace d'une année sur l'autre, avec une hausse de 0,75 % de leurs actifs. Les 28,8 milliards d'euros de sorties nettes de capitaux sur 2007 ont tout juste été compensés par la simple valorisation financière des portefeuilles, ce que les gérants appellent l'effet de marché.La bourrasque de rachats qui s'est abattue sur les " fonds monétaires dynamiques " et les " fonds monétaires dynamiques plus " au cours du troisième trimestre, sur fond de crise de liquidité sur les marchés du crédit, a lourdement pesé. Ces deux catégories D'OPCVM, prisées des investisseurs institutionnels et tout particulièrement des trésoriers d'entreprise, ont accusé sur l'année un peu plus de 21 milliards d'euros de décollecte.ATTENDRE LA FIN DE LA CRISE Conscients que ces fonds de trésorerie dynamique ont jeté le trouble dans la gestion monétaire française, perçue par les épargnants français comme un placement sûr et liquide, les gérants de portefeuilles ont décidé de revoir les intitulés et la classification des OPCVM. L'idée étant d'isoler dans une catégorie à part ces " fonds monétaires dynamiques ". Sous l'égide de l'AFG et en concertation avec l'Autorité des marchés financiers (AMF), un groupe de travail planche depuis plusieurs mois sur ce sujet. " Pour le moment, nous n'avons pas tranché en faveur de telle ou telle solution. Mais l'idée est de revenir à des catégories plus pures, a expliqué hier l'AFG à l'occasion de sa conférence de presse de début d'année. Mais nous voulons attendre la fin de la crise avant de trancher ". " Il faudra revenir à un ensemble plus contrôlé avec une vigilance accrue sur le profil de liquidité des fonds et sur les caractéristiques des actifs sous-jacents ", complète Jean-François Boulier, le président de la commission des techniques de gestion de l'AFG.La difficulté de l'exercice vient aussi de la coexistence de plusieurs classifications d'OPCVM. La première, d'origine réglementaire, émane de l'AMF. Les autres, largement utilisées par les gérants de portefeuilles à des fins commerciales, sont proposées par des sociétés privées, comme par exemple Europerformance. L'idée de créer une catégorie AMF ne semble pas complètement écartée.­­
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