L'action Mizuho sanctionnée à la Bourse de Tokyo

Que les banques japonaises se donnent des airs de fonds souverains, et les voilà vite envoyées au tapis. Mizuho en a fait hier l'amère expérience. En volant au secours de Merrill Lynch hier - elle figure parmi les souscripteurs à l'augmentation de capital du broker à hauteur de 1,5 milliard de dollars, ce qui est une première pour une banque japonaise -, l'établissement a suscité en fait plus d'inquiétudes que de soulagement de la part des investisseurs. À la Bourse de Tokyo, le titre a violemment décroché, plongeant de 8,8 %. " Compte tenu de l'aggravation plus rapide que prévu de la situation aux États-Unis, il est trop tôt pour savoir si le placement de Mizuho sera gagnant ", estime Kristine Li, analyste chez KBC Securities.SENTIMENT DE SUSPICIONCertes, le moment n'était pas forcément des plus opportuns. La Bourse japonaise est actuellement au plus mal - le Nikkei cède 11,7 % depuis le début de l'année - et le sentiment de suspicion qui entoure les valeurs bancaires s'accroît. Hier, il a d'ailleurs gagné l'ensemble du secteur en Asie. L'indice MSCI dédié aux financières d'Asie-Pacifique a perdu 3,7 %, tandis que le Topix des bancaires japonaises s'affaissait de 4,8 % à 269,04 points, un plus bas niveau depuis avril 2005. Parmi les poids lourds, Mitsui Financial Group a cédé 3,1 %, et Mitsubishi UFJ Financial Group 4,7 %. Par ailleurs, des incertitudes subsistent sur la santé financière des banques japonaises. Moins affectées que leurs homologues occidentales, celles-ci ont néanmoins été touchées plus fortement que ce qui était anticipé. Même si elles ne l'ont pas été toutes dans les mêmes proportions. Au premier semestre, Mizuho a enregistré une perte de 70 milliards de yens liée aux investissements dans des prêts hypothécaires. De leur côté, Mitsubishi et Sumitomo ont avancé des pertes respectives de 4 et 32 milliards de yens, soit 38 et 304 millions de dollars.Reste à savoir si ce contexte dissuadera les autres mégabanques japonaises d'investir dans leurs homologues américaines ? À voir. Sumitomo, en tout cas, la semaine dernière, ne faisait pas mystère de sa volonté de racheter des actifs mis en vente par des banques occidentales désireuses de se restructurer.
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