Le gouvernement limite la hausse du taux du livret A à 3,50 %

Par latribune.fr  |   |  421  mots
La rémunération du livret A passera de 3 % à 3,50 % le 1er février. " Cette décision fait suite au constat par le gouverneur de la Banque de France de l'existence de circonstances exceptionnelles dans son courrier du 15 janvier, qui, conformément à la réglementation, suspendait le calcul automatique de la formule ", indiquait Matignon dans son communiqué hier.Pour la première fois depuis sa mise en oeuvre en 2003, les pouvoirs publics ont décidé de ne pas suivre le calcul mathématique qui avait été arrêté alors afin de " dépolitiser " la fixation du taux de rendement du livret d'épargne. Seulement voilà, la flambée du taux interbancaire à trois mois (Euribor) provoqué par la crise du crédit et la hausse de l'inflation sur décembre - deux composantes clés de ce fameux calcul - auraient porté la rémunération du livret A... à 4 %.MAINTENIR LA COHERENCE ENTRE LES PRODUITS D'EPARGNEUn taux certes alléchant pour ses 45 millions de détenteurs mais que le gouvernement considérait difficilement envisageable. D'abord parce qu'il aurait eu pour effet de bouleverser la hiérarchie des produits d'épargne, qui veut que l'épargne liquide, comme c'est le cas pour le livret A, offre un rendement moins élevé que de l'épargne longue, type assurance-vie.Ensuite un taux de rendement trop élevé renchérit le coût du financement du logement social, qui repose sur les prêts accordés aux organismes HLM sur la base du taux du livret. Un argument qui doit cependant être nuancé par le fait que toute hausse du rendement du livret A, d'autant plus à ces niveaux, augmente les fonds collectés sur les livrets et donc les encours d'épargne sur la base desquels les prêts des organismes de logements sociaux sont consentis.Reste que les circonstances exceptionnelles invoquées par le gouvernement et l'ouverture prochaine du livret A à tous les réseaux bancaires militent pour une nouvelle modification de la fixation du taux du livret.Auditions au parlementLa série d'auditions devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, en vue de la préparation d'un éventuel projet de loi pour une réforme du livret A, a débuté hier avec les présidents de La Poste et de la Banque Postale. Ils ont indiqué qu'il était crucial que la Banque Postale conserve un mode de financement adéquat pour remplir la mission d'accessibilité bancaire dévolue au livret A postal sans, pour autant, la cantonner à un statut de " banque des pauvres ".