Réunion de crise entre actionnaires de WestLB pour renflouer le capital

Nouveau pic dans la crise traversée par WestLB. Les actionnaires de la banque publique de Rhénanie du Nord-Westphalie devaient se réunir hier en fin d'après-midi pour décider du principe d'une injection de capital. Son montant pourrait atteindre 2 milliards d'euros, selon la presse allemande. Un tel chiffre avait déjà circulé en novembre dernier, alors que la banque américaine Citigroup préparait un rapport à la demande du Land de Rhénanie sur l'avenir de la banque.Il s'avère que la crise des crédits hypothécaires à risque américains a continué dans l'intervalle de faire des ravages. WestLB pourrait devoir passer des provisions pour dépréciation d'actifs plus lourdes que prévu officiellement à ce jour : ayant impacté pour 355 millions ses comptes des neuf premiers mois de 2007, ces dépréciations pourraient culminer à 1,2 milliard d'euros. Avec un bénéfice imposable d'un milliard d'euros en 2006, WestLB croyait avoir retrouvé durablement la voie du succès. Mais l'année 2007 aura été dramatique, la banque publique devant de surcroît faire les frais à hauteur de 600 millions d'euros d'un scandale interne de manipulation de cours.PRECEDENTSSans attendre le verdict de l'arrêté des comptes annuel, la banque a lancé début décembre un avertissement sur résultat, en tablant sur une perte d'au moins 100 millions d'euros pour 2007. Le quotidien Rheinische Post écrivait ce week-end que cette perte serait désormais évaluée à plus d'un milliard d'euros.Avant que ne débute la réunion d'hier, l'incertitude demeurait sur la répartition des efforts entre actionnaires. Ce n'est pas la première fois qu'ils doivent puiser dans leur poche. En 2004, une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros avait été financée intégralement par les caisses d'épargne de la région. Puis une injection de 959 millions réalisée fin 2005 a été entièrement réalisée par l'État régional. La composition du capital en est ressortie modifiée. WestLB est depuis détenue à 51 % par la Fédération des caisses d'épargne de Rhénanie (RSGV) et de Westphalie (WLSGV). L'État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie possède directement et indirectement 38 % du capital. Le président de la région, Jürgen Rüttgers, a rappelé ces derniers jours l'engagement pris par les actionnaires de la banque en décembre dernier de lui garantir à tout moment un montant suffisant de capital.Une chose est sûre, WestLB doit renflouer son bilan et poursuivre sa restructuration pour mener à bien le rapprochement récemment annoncé avec sa consoeur de Hesse, la Helaba, plus petite mais bien plus profitable. Dans son édition d'aujourd'hui, le Rheinische Post croit savoir que WestLB compte réduire de 2.000 personnes ses effectifs sur un total de 5.900. En octobre dernier, la banque avait catégoriquement démenti des informations de presse à propos de la suppression de 600 postes...LA LBBW AUSSI DANS LA TOURMENTEDans le monde secoué des banques publiques régionales, le numéro un du secteur, la Landesbank de Bade-Wurtemberg (LBBW), fait aussi les frais de la crise du subprime. Le magazine Der Spiegel évoque des provisions pour dépréciations de 1,7 milliard d'euros en 2007. La banque n'a pas confirmé, mais laissé entendre vendredi que son résultat publié fin avril devait être ramené à 300 millions d'euros, contre 828 millions d'euros l'année précédente.KfW met IKB en venteLa banque publique KfW, bras armé de l'État allemand, a mis officiellement en vente la banque IKB, en pleine déconfiture après la crise du subprime. Près de 60 % du capital pourraient être cédés. Car, outre les 38 % détenus par KfW, celle-ci a une option de transformer des obligations convertibles pour porter à 43,4 % sa participation. Une fondation pour la recherche industrielle est également prête à céder sa part de 12 %. La vente n'aura pas d'effet sur la couverture à hauteur de 9,1 milliards d'euros de risques par un pool de banques piloté par KfW. Les intéressés sont estimés à une quarantaine. Mais l'incertitude demeure sur l'ampleur globale des risques dans le bilan d'IKB et sur celui qui en supportera la charge.
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