Les profits des banques mondiales vont reculer cette année

Après avoir été grisées par les conditions exceptionnelles d'accès au crédit sur les années 2005 et 2006, les banques mondiales vont dessaouler cette année. Qualifiant 2008 de " sobering year " pour les institutions financières du globe, l'agence de notation Standard & Poor's estime que les profits du secteur devraient retomber aux niveaux du début des années 2000. " Aux États-Unis comme en Europe, les résultats des banques vont subir la pression d'un manque à gagner sur les métiers du financement de l'immobilier, l'émission et le courtage de produits de taux. Ils seront également affectés par les provisions pour dépréciation d'actifs et la hausse de la prime de risque sur le financement des grandes entreprises dans leurs activités de banque de gros ", indique l'agence, dans une étude parue vendredi.Les banques européennes ne seront cependant pas aussi touchées que leurs concurrentes d'outre-Atlantique aux prises avec une réelle crise immobilière. S&P pointe aussi du doigt le fait que, sur l'exercice 2007, le premier semestre, qui s'était révélé d'excellente facture, a joué les amortisseurs. Un soutien qui, de fait, ne sera pas reproduit sur 2008. Pour l'agence de notation, le ralentissement de l'économie mondiale attendu cette année ajoute encore à la morosité.LES ETABLISSEMENTS FRANCAISMOINS AFFECTESFace à cet environnement difficile, qu'en est-il pour les banques françaises ? " Elles ne sont pas épargnées par la crise financière. Elles aussi ont dû se résoudre à passer des provisions pour faire face à la dépréciation de leurs portefeuilles d'actifs titrisés, provisions de plus ou moindre grande ampleur selon les établissements. En revanche, elles souffrent moins que leurs homologues britanniques, par exemple, du manque de liquidité sur le marché interbancaire. Non seulement la taille des dépôts des banques françaises reste importante mais elles n'avaient pas pris l'habitude de recourir à la titrisation pour se financer ", estime Elisabeth Grandin, analyste crédit chez Standard and Poor's. Et d'ajouter : " Face à la baisse de leurs revenus dans leurs divisions de banque de financement et d'investissement, des établissements comme BNP Paribas et Société Générale ont tout à fait la capacité de réduire la taille de leurs coûts. Concernant Crédit Agricole SA, au-delà des performances de Calyon, nous attendons de voir comment le groupe va piloter son capital avec les nouvelles normes réglementaires de solvabilité Bâle II avant de prendre toute décision sur un retour à une perspective positive. "L'agence de notation avait décidé de passer de " positive " à " stable " la perspective de la note de Crédit Agricole SA après l'annonce, le mois dernier, de 2,5 milliards d'euros de provisions pour dépréciation d'actifs au titre du quatrième trimestre.
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