Les Caisses d'Épargne fragilisées par la réglementation prudentielle

Officiellement, l'Ecureuil a toujours assez de noisettes et il n'y a pas lieu de s'inquiéter. " Du fait de l'application des nouvelles règles prudentielles de Bâle II, la Caisse Nationale des Caisses l'Écureuil (CNCE) voit ses besoins en fonds propres augmenter de 3 milliards d'euros, comme l'ont indiqué "Les Échos" sur leur site Internet. Mais, dans le même temps, les besoins en fonds propres des caisses régionales vont diminuer de près de 3 milliards d'euros. Dans les prochaines semaines, la CNCE va émettre de nouvelles actions qui seront souscrites par les caisses elles-mêmes ", explique une source interne. Cette réallocation de fonds propres devrait donc être neutre pour le groupe bancaire, qui réaffirme sa capacité à atteindre d'ici au 31 mars un ratio de fonds propres durs de 8,5 %, comme l'exige la commission bancaire.MISE SOUS SURVEILLANCEIl reste que la fragilité financière du troisième réseau bancaire français est une réalité. En interne, une prochaine mise sous surveillance négative du groupe mutualiste par l'agence Fitch est considérée comme " probable ". Et l'horizon n'a rien d'engageant. Selon un banquier de la place, les Caisses d'Épargne détiendraient en effet des portefeuilles de crédit adossés à des collectivités locales américaines. Ces portefeuilles peu risqués étaient notés AAA dans la mesure où ils étaient garantis par des organismes de caution mutuelle. Mais les organismes réhausseurs de crédit ont vu leur notation abaissée, ce qui impose de dégager de nouveaux fonds propres en face.En outre, sa filiale, le Crédit foncier, s'est engagée à compenser les manques à gagner subis par ceux de ses clients qui avaient contracté des prêts à taux variables. L'établissement prévoit que les mesures envisagées se traduiront par une provision spécifique de 30 millions d'euros dans ses comptes, ce qui risque de peser davantage encore sur les résultats de l'Écureuil. D'après une source bancaire, les Caisses d'Épargne n'en restent pas moins largement excédentaires en termes de liquidité et sont prêteurs nets vis-à-vis des banques françaises. l'Écureuil n'a en outre pas l'intention de répercuter dans ses comptes la dégringolade boursière de Nexity ni celle de Natixis, qui ont respectivement perdu 62 % en six mois et 48,6 % en un an. Selon le groupe, la valeur de ces deux entités est déconnectée de leur cours de Bourse.Le groupe Caisses d'Épargne ne semble pas décidé non plus à faire de test de dépréciation d'actifs (" impairment test "). De fait, celui-ci ne s'impose pas sur le plan comptable, pour peu que l'on puisse démontrer que la chute du cours de Bourse est déconnectée de la valeur d'utilité résultant notamment des perspectives d'activité et des niveaux de fonds propres de l'entité concernée. Il reste que l'Ecureuil pourrait être obligé un jour ou l'autre de passer ses comptes à la paille de fer, si la conjoncture ne s'améliore pas.
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