Aon France à l'affût d'acquisitions

Dans un contexte difficile de baisse des tarifs d'assurance des risques industriels, Aon France a décidé de passer à l'offensive. Après avoir réorganisé l'an dernier ses activités (lire "La Tribune" du 6 février 2007) notamment pour segmenter son portefeuille par taille d'entreprise et restructuré certaines de ses implantations dont celle d'Angoulême, le courtier d'assurances met la dernière main à son plan stratégique triennal 2008-2010. Baptisé Lead 2010 (leadership, excellence, accélération, développement), ce " projet doit nous amener en 2010 à une progression de chiffre d'affaires au minimum de 6 % par an dans chaque branche ", indique Vincent Redier, président-directeur général d'Aon France.Ce chiffre tient compte à la fois de la croissance organique et de la croissance externe. " Il y aura forcément des acquisitions ", souligne Vincent Redier. Selon cet ancien courtier familial, qui a préféré vendre son cabinet au groupe américain Aon en 1999 afin de garantir son développement, le marché français est à la veille d'un nouveau mouvement de concentration. Les courtiers de taille moyenne pourraient chercher à s'adosser à un grand groupe car " ils vont devoir réfléchir à leur stratégie internationale ", observe-t-il. De plus, si le grand courtier américain Marsh McLennan, aux résultats décevants, se fait racheter par le britannique Willis comme le prédisent des rumeurs insistantes, les cartes seraient rebattues en France. Dans cette hypothèse, Willis, qui est déjà actionnaire à 31,7 % du leader français Gras Savoye avec une option pour monter fin 2009 à 50 %, mettrait alors la main aussi sur Marsh France. Il pourrait opter - ou être contraint - de céder des pans d'activité. Aon France, qui " est l'une des sociétés du groupe les plus rentables ", selon son PDG, se tient prêt à toute éventualité.CINQ PRIORITESSans attendre, le courtier a établi un plan axé sur cinq priorités : accroître l'efficacité commerciale ; renouveler les offres pour qu'elles collent mieux aux besoins des entreprises ; développer les activités de conseil ; améliorer la qualité de service et, enfin, stimuler les talents grâce à la formation et à une révision des méthodes de recrutement. Chacune de ces priorités fait l'objet d'un groupe de travail qui doit remettre ses préconisations à la mi-février. La première décision stratégique a concerné les activités de conseil (en risques financiers et climatiques notamment) qui viennent d'être regroupées sous l'appellation Aon global risk consulting, sous la direction unique de Jean-Marie Nessi, ex-PDG d'Axa Ré. Ce pôle représente près de 10 % du chiffre d'affaires d'Aon France en 2007 contre 5 % en 2006.
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