Fragilisées, les Caisses d'Épargne sont en quête d'économies tous azimuts

Les Caisses d'Épargne ont pu se féliciter de voir la Société Générale capter toute l'attention médiatique ces derniers jours. " 7 milliards de pertes, c'est préoccupant. Cela relativise la prochaine recapitalisation de 3 milliards d'euros de la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne (CNCE) pour respecter les nouvelles exigences prudentielles de Bâle II ", souligne-t-on en interne.La situation financière de l'Écureuil n'est pas des plus enviables. À tel point que les partenaires sociaux inquiets ont demandé la tenue d'un comité de groupe extraordinaire sur les scénarios envisagés pour l'avenir. Le groupe mutualiste a beau marteler qu'" il n'a pas de problème de fonds propres ", une nouvelle opération vient d'affaiblir cette version officielle.UNE OPERATION DE 330 MILLIONS D'EUROSL'Écureuil a annoncé mi janvier le rachat à l'ex-Sanpaolo-Imi, devenu Intesa-Sanpaolo, de la participation de 40 % qu'elle détenait encore dans Banque Palatine, sa filiale française de financement des PME. Coût de l'opération : 330 millions d'euros. La banque assure que cette opération a été traitée en dette et intégrée dans les calculs de ratio de solvabilité depuis le 1er janvier 2005. Elle ne viendrait donc pas peser sur les fonds propres de l'Écureuil et ne serait pas conditionnée à la recapitalisation du groupe d'ici la fin mars, comme en court le bruit. Le groupe assure ne pas avoir non plus de problème de trésorerie et ne pas s'inquiéter d'honorer à l'avenir cette dette supplémentaire.Il reste qu'à force de dépenses et de moins-values potentielles, l'Écureuil se fabrique un avenir peu engageant. Le groupe, qui a déjà dû recapitaliser la filiale américaine de rehaussement de crédit de Natixis à hauteur de 500 millions d'euros, risque aussi de devoir remettre la main à la poche si la crise des crédits immobiliers américains se poursuit. Une évaluation de l'exposition maximum de CIFG est en cours mais le montant record de 10 milliards de dollars aurait été avancé par un cadre.Or les caisses régionales ne pourront pas indéfiniment renflouer leur organe central. Dans le contexte d'un marché hexagonal très mature, la banalisation du livret A promet de réduire leurs ressources. La baisse de leur commission de 1 % à 0,4 % comme le prévoit le rapport Camdessus entraînerait une chute de 6 % de leur chiffre d'affaires. Certes, la décentralisation partielle de la collecte, jusqu'ici totalement rapatriée à la Caisse des dépôts, leur permettra de compenser une partie de ce manque à gagner. Mais il faudra trouver d'autres sources de revenus.Le groupe pourrait allonger les horaires d'ouverture de ses agences. Cette évolution prendra toutefois du temps car elle devra être négociée dans les caisses. L'Écureuil pourrait aussi initier de nouvelles fusions, en accompagnement de la mutualisation des services fonctionnels. Mais les renouvellements très politiques de directoires, prévus en mars, gèlent toute décision rapide. Reste la restructuration. " La CNCE va utiliser la banalisation du livret A pour faire le ménage ", s'inquiète un syndicaliste. Certaines agences seront fermées mais les caisses n'accepteront sans doute de faire des efforts que si les effectifs de la CNCE, qui ont doublé depuis 2000 pour atteindre 1.400 personnes, sont aussi touchés.
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